
Gérard Jugnot va partager leur quotidien, pendant deux semaines, et découvrir pourquoi à 4 000 mètres d’altitude, on les appelle "le peuple de l’eau". Gérard Jugnot revient sur son voyage :
Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?
On réalise que nous ne sommes pas tous seuls sur cette planète, qu’il y a de belles personnes partout et que même les gens les plus éloignés de nous ont des motivations, des chagrins et des joies, qui sont les mêmes que les nôtres. Les Chipayas n’ont rien, là où ils vivent il n’y a pas un arbre, il n’y a que du vent, du sel et un peu d’eau. Il faut inonder une parcelle deux ans pour la laver avant de la cultiver. Et pourtant ils ont une pêche d’enfer et remercient la Pachamama (la Terre Mère) tous les matins pour ses dons.
Quel est votre meilleur souvenir ?
J’ai vu beaucoup de paysages magnifiques, mais mon meilleur souvenir reste les rigolades partagées la veille de notre départ quand tout le monde faisait le clown. Au début du séjour je me disais : "Qu’est-ce que le cinéma et ma petite notoriété face à ces gens qui font tout avec leurs mains et vivent quasiment en autarcie ?". Je me suis aperçu que dire des bêtises, faire rire les enfants, ça permet d’arriver à se comprendre. Ce qui me faisait rire les faisait rire aussi malgré les milliers de kilomètres qui nous séparent au quotidien. Ça m’a fait plaisir de voir que finalement tout ce que j’avais fait dans ma vie me permettait de communiquer et de trouver ma place au sein des Chipayas.
On vous voit très ému au moment de quitter les Chipayas…
Je suis quelqu’un de très pudique et en règle générale j’ai plutôt tendance à cacher mes émotions mais là, j’ai craqué au moment des adieux. C’était totalement bouleversant à cause de la gentillesse de ces gens. Je ne voulais pas de sensiblerie, j’avais dit à Frédéric Lopez qu’il ne m’aurait pas et je me suis fait piéger comme un communiant parce que c’était totalement bouleversant à cause de la gentillesse de ces gens. Ce qui est beau, c’est que quand je suis arrivé là-bas, j’ai vu ces hommes avec leurs bicyclettes au milieu de nulle part, ils étaient un peu coincés, je l’étais moi aussi et je me suis demandé ce qu’on allait bien pouvoir se dire pendant deux semaines. A la fin du séjour on rigolait et on était complices !
Qu’avez-vous fait de la tenue traditionnelle offerte par les Chipayas à votre départ ?
Elle est toujours chez moi mais je la mets assez peu !
Propos recueillis par Stéphanne Coignard
Voir également : “Rendez-vous en terre inconnue” avec Gérard Jugnot le 14 septembre sur France 2