
J’ai été extrêmement flatté – comment ne pas l’être d’ailleurs – et aussi agréablement surpris que Laurent Ruquier pense à moi et que son choix soit validé par Catherine Barma, la productrice. Pour qui aime le débat, l’interview, la polémique dans le bon sens du terme, participer à On n’est pas couché est vraiment une proposition en or. C’est l’une des rares émissions où l’on peut se permettre de débattre en toute sincérité, sans tabou, au risque de fâcher. La vie est ainsi faite. Pour que les choses avancent il faut pouvoir avoir des discussions franches, ne pas toujours brosser l’autre dans le sens du poil. Depuis quelques années, le politiquement correct et l’autocensure sont partout. Je pense qu’On n’est pas couché, dont je suis un fidèle téléspectateur, est l’une de ces émissions où il existe encore cet espace de liberté, pour qui aime, encore une fois, aller au fond des choses.
Laurent Ruquier n’a pas manqué d’éloges à votre égard, vous trouvant "punchy, énergique", certain que vous alliez "surprendre les téléspectateurs". Au-delà du plaisir que cela vous a procuré, ne craignez-vous pas d’être attendu au tournant ?
C’est toujours flatteur de recevoir de tels compliments. J’ai constamment mené mes interviews avec punch et pour ce qui est de l’énergie, elle est là. Avec cette émission, je vais montrer tout ce dont je suis capable, ce que j’aime faire. Je n’hésiterai donc pas à mettre de l’humour, de l’ironie dans mes interviews, à pousser les invités dans leurs retranchements. On n’est pas couché est une émission de qualité, une référence depuis sa création ; intégrer un tel programme suppose qu’on vous attende un peu au tournant…
Comment avez-vous préparé cette rentrée ?
En me plongeant avec un réel bonheur dans l’actualité, même si en période estivale c’est un peu plus calme. Mon parcours professionnel – grand reporteur, journaliste dans la matinale d’Europe 1 ou sur Canal + et I-Télé – témoigne de ma passion par l’actualité. Même si la saison dernière me liait moins à l’actu, ça ne m’empêchait pas de suivre les événements de près, qu’il s’agisse de politique, de littérature ou de culture, entre autres. Après, tout se fera au fil des émissions ; mais je trouve important de se renseigner au maximum sur les sujets qu’on traite, les invités qu’on rencontre.
Y a-t-il des invités avec lesquels vous aimeriez discuter, disserter ou retrouver comme Nadine Morano, par exemple ?
Je ne serais nullement dérangé de retrouver Nadine Morano, bien au contraire. Ce serait l’occasion de terminer notre conversation là où elle s’était arrêtée il y a maintenant cinq ans et aussi de revenir sur son actualité, car il s’est passé beaucoup de choses pour elle récemment. Nombreux sont ceux avec lesquels j’aimerais disserter : écrivains, acteurs, sportifs, politiques… maintenant tout est question d’actualité. Mais ce serait génial de recevoir Kundera, que j’adore et qui ne s’exprime jamais. Il y en a dont on se dit que l’interview sera un défi, qu’il faudra sortir le grand jeu. Se retrouver face à quelqu’un comme Mélenchon qui aime disserter, aller au combat, est toujours intéressant.
Décédé cet été, Michel Polac avait participé aux débuts d’On n’est pas couché. Vous a-t-il inspiré ?
C’est une référence, il fait partie de ceux que je regardais à la télévision, de ceux à refuser le prémâché, l’aseptisé. Depuis quelques années, la télévision manque de Michel Polac ; il y en a mais pas assez.
Qu’est-ce qui préside à vos choix professionnels : l’envie, la découverte, de nouvelles expériences, les équipes avec lesquelles vous allez collaborer ou encore le support sur lequel vous allez vous exprimer (télévision, radio, etc.) ?
Un peu tout, si l’on excepte le support. Un projet motivant, qui me donne envie de me lever le matin, qui me rende heureux et dont je sois fier ; l’environnement professionnel est aussi important. Des critères parfois difficilement conciliables mais c’est ainsi que je travaille. J’aime les nouveaux défis, celui-là en fait partie.
A retenir : Aymeric Caron vient de terminer un essai à paraître chez Fayard fin 2012 ou début 2013. Il est aussi l’auteur d’Envoyé spécial à Bagdad /Pendant la guerre, mars-avril 2003 (L'Harmattan, 2003).
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