À l’heure où l’on s’apprête à commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon, La Grande Librairie ouvre le débat sur l’héritage de celui que Chateaubriand abhorrait et que Victor Hugo adorait !
Cette semaine, François Busnel reçoit :
Thierry Lentz, pour son livre « Pour Napoléon »
Y en a marre ! Marre de ces équipes de la hargne, de la rogne et de la grogne contre Napoléon ! Le coup de gueule d'un historien en colère.Exaspéré par les polémiques qui surgissent à tout bout de champ sur Napoléon, relatives particulièrement à l'esclavage, au patriarcat, à sa dictature ou aux guerres que l'empereur a menées, Thierry Lentz y répond dans cet essai argumenté, au ton vif et personnel. Vingt chapitres très enlevés pulvérisent les faux procès, fondés pour la plupart sur l'ignorance et l'anachronisme, parfois sur l'aveuglement idéologique et la bien-pensance, voire la haine de la France et de son histoire, devant laquelle les politiques se courbent trop souvent. Surtout, l'historien impeccable, sans défendre systématiquement Napoléon, rappelle le rôle décisif et pérenne tenu par le Consulat et l'Empire dans la construction de la France contemporaine, jusque dans notre présent et notre intimité. Oui, Napoléon vit en nous, et les Français, dans leur ensemble, ne s'y trompent pas, qui reconnaissent en lui un héros national, avant et à côté de Charles de Gaulle.
Pierre Branda, pour son livre « Napoléon à Sainte-Hélène »
Sur le confiné le plus célèbre du monde, une vue à couper le souffle.
L'épopée napoléonienne ne s'est pas terminée à Paris avec l'abdication du 22 juin 1815. Dans un tout autre cadre, un rocher au milieu de l'Atlantique-Sud, et dans un registre intime, celui du confinement de quelques Français dans une demeure humide, elle s'est poursuivie pendant six années, dont Las Cases, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, n'a donné qu'un aperçu biaisé sur les premiers mois. Ce ne fut pas une extinction lente et passive. Jusqu'à sa mort le 5 mai 1821, Napoléon mena un combat rude et solitaire contre la fatalité. Jamais, placé dans des circonstances exceptionnelles, il ne renonça à l'espérance et à la gloire, qui l'avaient animé toute sa vie. En dépit de la paranoia de ses geôliers et des petitesses de son entourage, il ne renonça à rien, et suscita aussi des complicités inattendues, au point que sa captivité aurait pu tourner autrement. L'empereur n'aimait pas les histoires écrites d'avance. Sans doute est-ce pour cela aussi qu'il continue de fasciner.
A partir de sources ignorées ou inédites, Pierre Branda traite des différents aspects matériels, politiques et moraux, de l'existence de l'illustre exilé et de ce qui s'y rattache. Tous les acteurs du drame, des compagnons les plus proches aux témoins les plus humbles, des gouvernants aux anonymes, prennent consistance et mouvement, à Sainte-Hélène mais aussi à Londres, à Paris, et partout où le sort de Napoléon obsède, inquiète ou apitoie. Toutes les situations, tous les incidents, sont passés au peigne fin et rendus à leur signification véritable. Il en ressort des éclairages insolites, des portraits toujours justes et parfois sévères, des remises en perspective et, au fil de jours parfois interminables, un récit saisissant, comme si le lecteur n'en connaissait pas la fin.
Pascale Fautrier, pour son livre « Napoléon Bonaparte »
« L'imagination gouverne le monde. » Figure universelle du génie humain, Napoléon Bonaparte (1769-1821) a échoué à fonder une dynastie mais a défini la politique moderne. Par son gouvernement, il a montré au monde qu'un pays pouvait vivre durablement sous une autre loi que celle de la monarchie absolue et des privilèges héréditaires et ecclésiastiques. En France, notre Code civil et nombre de nos institutions ont été, depuis leur création par Napoléon, peu ou pas réformés et ont été adoptés et adaptés dans le monde entier. Ramener le destin exceptionnel de celui que Clausewitz appelait le «Dieu de la guerre» à la dimension d'une vie d'homme parmi les hommes est le pari de ce livre. Bonaparte s'est tôt persuadé d'avoir un destin : cette biographie nous raconte les hasards de sa vie. Il s'est peu à peu sacrifié à l'État français jusqu'à sacrifier en lui l'homme privé : Pascale Fautrier lui restitue son humanité, et écrit ici le roman de Bonaparte.
Bruno Fuligni, pour son livre « La Fille de Napoléon »
Été 1815. Après Waterloo, la France est envahie, humiliée, dévastée ; Napoléon part en exil à Sainte-Hélène, la royauté est restaurée. Une jeune femme surgie de nulle part se déclare fille naturelle de l'Empereur ! Sa mère aurait connu Bonaparte lorsqu'il était sous-lieutenant à Auxonne, explique la belle Charlotte Chappuis. Le ministre de la Police générale, Fouché, la fait enfermer, mais l'aventurière échappe à la vigilance des autorités. Tenace, rusée, charmante, suscitant des sympathies politiques et plusieurs demandes en mariage, Charlotte joue sa partie pour défendre sa liberté et faire valoir ses droits.
Frédéric Régent.