Le sentiment d’insécurité progresse. Neuf Français sur dix pensent que la justice doit être plus sévère avec les délinquants. Certains citoyens décident même d’agir sans l’aide de l’État, seuls ou collectivement. Que ce soit contre des pédophiles, des pilleurs de parkings, des locataires indélicats ou des voleurs de bétail, Zone Interdite va suivre ces Français décidés à se défendre eux-mêmes, parfois au mépris des lois.
À Marseille (Bouches-du-Rhône), Zacharie et sa femme Marion ont acheté un joli appartement dans un quartier résidentiel paisible. Mais, pour eux comme pour leurs voisins, la vie quotidienne a viré au cauchemar. Car les parkings des immeubles du quartier sont régulièrement visités la nuit par des voleurs de pièces détachées automobiles. En toute impunité, ces voyous désossent les véhicules pour emporter un phare, un parechoc ou une aile de carrosserie. Excédés, les riverains se relaient pour patrouiller la nuit. Au risque d’une confrontation avec les voleurs…
À 37 ans, Neila consacre la moitié de son temps à traquer bénévolement les pédophiles. Elle-même victime d’agressions sexuelles dans son enfance, elle a cofondé le collectif « Team Moore » qui fabrique des profils virtuels de petites filles sur internet, pour tendre des pièges aux violeurs potentiels. Mais quand on est simple citoyen, comment appréhender un pédophile ? Peut-on le remettre à la police, sans commettre un vice de procédure qui lui offrirait l’impunité ?
À Coursan (Aude), Solange a acheté une belle maison avec piscine. Après son divorce, elle décide de la mettre en location. Le problème, c’est que l’occupant ne règle plus le loyer… depuis quatre ans ! Et il refuse les propositions que lui fait la mairie d’un relogement dans le parc social. Pour récupérer son bien, Solange a carrément garé son camping-car face à l’entrée de la maison.
Dans la région de Nantes (Loire-Atlantique), Élodie élève des moutons. Son bétail est devenu la cible de voleurs qui emportent ses animaux durant la nuit. Ils les maltraitent avant de les égorger et de les manger. Comme les autres éleveurs de la région, Élodie ne compte plus sur les gendarmes et passe ses nuits à guetter elle-même les voleurs. Mais comment surveiller 500 moutons répartis sur 130 hectares ?
Enquête parmi ces Français qui ont choisi de se défendre seuls malgré les risques qu’ils encourent.
