17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce lundi 27 mai 2024, Caroline Roux reçoit : Elisabeth Chavelet, autrice de "Rachida Dati : le pouvoir à tout prix".
Le 11 janvier 2024, la nomination au ministère de la Culture de Rachida Dati a créé la surprise. De Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, cet ouvrage dresse l’itinéraire d’une ambition. Pour Elisabeth Chavelet, autrice de "Rachida Dati : le pouvoir à tout prix", l’ancienne garde des Sceaux compte utiliser la rue de Valois comme un tremplin pour ses ambitions. "Depuis 2007, la maire du très chic VIIe arrondissement, à la vie privée chaotique, s’est façonné un personnage d’aventurière que n’arrête aucun obstacle, aucun serment, aucun homme".
Nourri de nombreux témoignages, ce livre raconte les dessous du deal qui ont rendu possible cette "prise de guerre" macroniste, malgré une mise en examen dans l’affaire Renault, et retrace le parcours d’une femme que rien ne destinait à frayer dans ces sphères, sans compter sur une détermination pleine et entière, un sens rare de la promotion personnelle et de la dissimulation – y compris et peut-être surtout de ses propres faiblesses.
Elisabeth Chavelet a été grand reporter au Figaro, journaliste à la rubrique médias du Point et rédactrice en chef économique et politique à Paris Match. Elle reviendra sur cette biographie qui dévoile les dessous de la nomination de la nouvelle ministre de la Culture : Rachida Dati.
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos.
Emmanuel Duteil, directeur de la rédaction de L’Usine Nouvelle.
Soazig Quéméner, rédactrice en chef de La Tribune Dimanche.
Caroline Michel-Aguirre, grand reporter au service politique du Nouvel Obs.
Richard Werly (en duplex), correspondant en France du site d'information suisse Blick.
Le thème de l'émission :
Dans un entretien à La Tribune Dimanche, Gabriel Attal a dévoilé les contours de la nouvelle réforme de l'Assurance-chômage, la troisième en moins de cinq ans. Temps de travail nécessaire allongé pour prétendre à une allocation, durée d’indemnisation raccourcie : ce nouveau tour de vis formalisé par décret, publié au Journal officiel le 1er juillet 2024, doit entrer en vigueur le 1er décembre prochain. Avec à la clé, 3,6 milliards d’euros d’économies par an attendus dans les caisses de l’Etat, soit plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023. "Ce n’est pas une réforme d’économie, mais de prospérité et d’activité", se défend toutefois le locataire de Matignon, réfutant les accusations de réforme budgétaire.
Dans le détail, avec la réforme, il faudra avoir travaillé 8 mois sur les vingt derniers pour être indemnisé pour les moins de 57 ans ou sur les 30 derniers mois après 57 ans contre 6 mois sur les deux dernières années actuellement pour les moins de 53 ans ou sur les 36 derniers mois pour les personnes plus âgées. Conséquence, les nouvelles règles d’indemnisation écartent du droit au chômage tous ceux qui n’ont travaillé que 6 ou 7 mois sur la période de référence ou ceux qui ont effectivement travaillé 8 mois mais sur la période de référence initiale plus longue, de 24 ou 36 mois. L’impact sera aussi sur la durée globale : ainsi un chômeur de moins de 57 ans sera indemnisé jusqu'à quinze mois, contre dix-huit aujourd'hui. Ces nouvelles règles ne prévoient pas une baisse de cotisations. La réforme devrait impacter en premier lieu les jeunes, les plus précaires (intérimaires, saisonniers, salariés en contrats courts) et les séniors.
Inacceptable pour les syndicats. "Ce n'est pas une politique d'incitation au retour à l'emploi, c'est une politique budgétaire", a réagi Olivier Guivarch, négociateur sur l'assurance chômage de la CFDT. "C'est une réforme populiste", a cinglé le secrétaire général des cadres de la CFE-CGC François Hommeril sur RMC, accusant le gouvernement de mentir pour "faire les poches" des salariés en stigmatisant les chômeurs. "Cela va faire baisser de plus de 15 % les demandeurs d'emploi qui entreront dans l'indemnisation chômage, c'est-à-dire qu'on va laisser dans la précarité et la pauvreté des demandeurs d'emploi déjà précaires" estime Michel Beaugas de chez FO qui promet d'ores et déjà d'attaquer le futur texte devant le Conseil d'Etat.
La gauche a également fait savoir son opposition alors que ces mesures ont été annoncées par le Premier ministre juste avant la période de réserve électorale imposée au gouvernement. Gabriel Attal "veut venir piquer de l'argent sur les cotisations pour venir abonder les problèmes de déficit de l'Etat", a fustigé Manuel Bompard, coordinateur national de LFI. "On nous explique aujourd'hui que c'est une mesure incitative pour relancer l'emploi, alors que la même mesure était présentée comme une nouvelle source d'économies absolument miraculeuse, il y a quelques semaines, c'est nous prendre pour des abrutis", a estimé de son côté la tête de liste PS-Place publique Raphaël Glucksmann.
De son côté, Français Bayrou a salué "une réforme que la réalité appelle et à laquelle aucune majorité ne peut échapper". Le président du MoDem et haut-commissaire au Plan a par ailleurs pointé du doigt "notamment des jeunes salariés", qui profitent selon lui du système actuel d'assurance chômage. "Il suffit de parler avec ceux qui créent l’emploi, les responsables d’entreprises, pour mesurer le désespoir qui est le leur : ils ont du travail, mais ne trouvent pas de gens pour travailler et quand ils les forment, ils partent le plus vite possible au bout de six mois parce que leurs droits sont rechargés", affirme le maire de Pau, disant s'appuyer sur des témoignages recueillis dans sa région. "C'est devenu une pratique constante et habituelle", assure-t-il, décrivant "le recours à l'intermittence comme une facilité de vie, faisant prendre en charge par la collectivité ses choix de vie personnelle".
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