17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce jeudi 19 décembre, Caroline Roux recevra : Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé et de l'Accès aux soins.
Aujourd'hui, le président Macron est arrivé à Mayotte, quelques jours après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'île. L'hôpital a été endommagé, les habitants manquent de tout, y compris d'eau potable, et le risque de choléra est désormais une réalité, même si "aucun cas "n'a pour l'instant été signalé. Aujourd'hui, l'acheminement de 10.000 doses de vaccin contre le choléra a été annoncé. Le bilan humain provisoire est de 31 morts, mais le préfet a d'ores et déjà dit qu'il s'attendait à "plusieurs centaines de morts". Selon la députée de Mayotte Estelle Youssouffa, les bidonvilles de Mayotte sont désormais "des charniers". Cinq jours après le passage du cyclone Chido sur l'archipel de Mayotte, des centaines de personnes n'ont toujours pas donné de nouvelles. En cause notamment, les télécommunications qui sont difficiles. Emmanuel Macron a annoncé aujourd'hui un "deuil national pour ce lundi 23 décembre".
Selon François Bayrou, nouveau Premier ministre, la France vient de connaitre à Mayotte la "catastrophe la plus grave de l'histoire de France". Six jours après sa nomination, un gouvernement est toujours attendu. Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé, et issue du Modem, est une proche de François Bayrou, qui l'a lancée en politique. "Il est peut-être un peu têtu [...] mais il est à l'écoute", a-t-elle affirmé à propos de François Bayrou sur France Bleu.
Geneviève Darrieussecq reviendra sur la gestion de la crise à Mayotte par les autorités françaises. Elle qui participe à la cellule de crise nous expliquera quelles sont les urgences à régler, et comment fonctionne l'hôpital. Proche de François Bayrou, elle reviendra aussi sur ses débuts à Matignon, ainsi que sur sa volonté ou non de rester au gouvernement pour gérer les nombreux dossiers en attente sur son bureau. De la fin de vie, à la pénurie de lits et de médecins aux urgences, elle a avoué vouloir continuer sa mission dans un ministère "en manque de stabilité" ...
17:45 "C dans l'air"
Axel de Tarlé décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Me Laure Heinich, avocate pénaliste au barreau de Paris et écrivaine.
Caroline Vigoureux, journaliste à La Tribune.
Audrey Goutard, grand reporter, spécialiste des faits de société à France Télévisions.
Serge Hefez, psychiatre et psychothérapeute familial.
Noémie Schulz (en duplex d'Avignon), grand reporter en charge des questions police justice à France Télevisions.
Le thème de l'émission :
Procès Pelicot : un verdict...et des questions
Après plus de trois mois d'audiences et trois jours de délibéré, les magistrats professionnels composant la cour criminelle du Vaucluse ont rendu leur verdict ce jeudi matin à Avignon dans le procès dit des viols de Mazan. Aucun des 51 accusés n’a été acquitté, tous ont été reconnus coupables, la grande majorité d'entre eux pour des faits de viols aggravés. Ils ont été condamnés à des peines de 3 ans, dont un an ferme, à 20 ans de réclusion. Dominique Pélicot est condamné à la peine maximale, 20 ans, avec une période de sûreté des deux tiers, pour avoir pendant 10 ans sédaté sa femme dans le but de la violer et la faire violer par des inconnus recrutés sur Internet.
À la sortie du palais de justice, Gisèle Pélicot s'est dit "très émue". "Ce procès était une épreuve très difficile. Je pense en premier lieu à mes trois enfants, David, Caroline et Florian, je pense également à mes petits-enfants parce qu'ils sont l'avenir et c'est aussi pour eux que j'ai mené ce combat, ainsi qu'à mes belles-filles Aurore et Céline". La septuagénaire a également eu une pensée pour "les victimes non reconnues" et a remercié le public venu la soutenir durant ses longues semaines, assurant avoir, en partie grâce à lui, trouvé "la force pour revenir chaque jour affronter ces longues journées d'audience". "Je respecte la cour et le verdict", a-t-elle ajouté, alors que certains des condamnés sont ressortis libres, avec des peines inférieures aux réquisitions. Ce qui a suscité la colère de nombreux de ses soutiens.
Les condamnés ont désormais 10 jours pour faire appel de leur condamnation. L’avocate de Dominique Pélicot, qui nous a accordé ces derniers jours une interview, a indiqué que son client n'exclut pas un appel afin d’être rejugé par "un jury populaire dans les mois à venir". "Je dois aller le voir très prochainement à l'établissement pénitentiaire pour prendre cette décision qui est lourde de sens et qui préjuge de son avenir certain" a-t-elle déclaré.
Cette journée marque la fin d’un procès qui restera dans l’histoire et celle dont on ne connaissait pas le visage, il y a encore quelques semaines, est devenue une icône. En refusant le huit clos avec la volonté affichée que "la honte change de camp", Gisèle Pélicot a suscité l’admiration dans le monde entier. "J’ai voulu, en ouvrant les portes de ce procès le 2 septembre que la société puisse se saisir des débats qui s’y sont tenus. Je n’ai jamais regretté cette décision. J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femmes et hommes puissent vivre en harmonie dans le respect et la compréhension mutuelle", a-t-elle affirmé ce jeudi.
Ce procès long et douloureux, suivi par les médias du monde entier, a révélé au grand public, un mode opératoire plus répandu qu’il n’y paraît, la soumission chimique et a déjà entraîné de nombreux débats sur la "culture du viol", la question du consentement ainsi que la définition du viol dans le code pénal. Plusieurs propositions de loi ont été déposées pour introduire la notion de consentement dans le droit français.
Alors quelles leçons tirer de cette affaire ? Pourquoi les audiences qui se sont tenues depuis le 2 septembre sont-elles déjà entrées dans l’histoire ? L’attitude et les mots employés par certains avocats durant ce procès ont questionné voire choqué. Un avocat a-t-il le droit de tout dire ? Quelle définition du viol dans le code pénal ? Faut-il changer la loi ?
Le sujet vous questionne ?
Posez votre question par SMS au 41 555 (du lundi au samedi de 15h30 à 19h00 | 0,05 € / SMS), sur Twitter avec le hashtag #cdanslair.