17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce jeudi 6 mars 2025, Caroline Roux recevra : Héloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri et responsable du programme de recherche Dissuasion et prolifération.
Face au risque de désengagement américain, Emmanuel Macron a indiqué mercredi 5 mars vouloir "ouvrir le débat" sur la protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français. La France possède environ 300 têtes nucléaires pouvant être lancées par l’aviation ou les sous-marins nucléaires.
L’Europe sous la protection du parapluie nucléaire français ? Lors de son allocution télévisée mercredi 5 mars, Emmanuel Macron a annoncé son intention d’"ouvrir le débat stratégique" sur la protection du continent européen par l’arme nucléaire de la France, à l’heure où les États-Unis et la Russie se rapprochent aux dépens de l’Europe et de l’Ukraine.
La tension monte entre Paris et Moscou. Les propos d'Emmanuel Macron sur la dissuasion nucléaire sont "une menace" pour la Russie, a estimé Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse à Moscou, jeudi 6 mars. "Bien sûr, [ces propos sont] une menace contre la Russie. S'il nous voit comme une menace" et "dit qu'il est nécessaire d'utiliser l'arme nucléaire, de se préparer à utiliser l'arme nucléaire contre la Russie, c'est une menace", a-t-il ajouté, comparant Emmanuel Macron à Hitler et Napoléon, qui ont tous deux voulu "conquérir" et "vaincre" la Russie.
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Jean-Paul Perruche, général de corps d’armée, expert en stratégie de sécurité et de défense.
Marion Van Renterghem, grand reporter, chroniqueuse à L’Express.
James André, grand reporter à France 24.
Vincent Hugeux, journaliste indépendant, essayiste, spécialiste des enjeux internationaux.
Hélène Kohl (en duplex de Berlin), Journaliste indépendante pour Le Podkast.
Le thème de l'émission :
Macron : "La menace Russe est là"
"La patrie a besoin de vous, de votre engagement". Mercredi soir, à la veille d'un Conseil européen décisif sur la sécurité, le chef de l'Etat s'est adressé aux Français lors d’une allocution télévision solennelle pour les alerter sur l’avènement d’une "nouvelle ère" et d’"un monde de dangers". "Il va falloir investir dans la défense » a dit le président de la République puisque l’Amérique de Donald Trump fait le choix de se désengager et que le Kremlin déploie son agressivité sans frontières. "Au-delà de l'Ukraine, la menace russe est là et touche les pays d'Europe, nous touche. La Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial", a déclaré le chef de l'Etat. "La Russie du président Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie, organise des attaques numériques contre nos hôpitaux pour en bloquer le fonctionnement. La Russie tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux, au fond elle teste nos limites. Elle le fait dans les airs, en mer, dans l'espace et derrière nos écrans. Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières et la Russie dans le même temps continue de se réarmer (…) "Qui peut donc croire dans ce contexte que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ?", a-t-il poursuivi. "Face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie", a estimé Emmanuel Macron à la veille d’un sommet extraordinaire des 27 à Bruxelles ce jeudi sur l'Ukraine en présence Volodymyr Zelensky. Il sera notamment question de soutenir Kiev après la suspension de l'aide militaire américaine à Kiev et de muscler la défense européenne à coup de centaine de milliards d’euros.
Sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a envisagé de passer de 2 à 5 % du PIB les dépenses militaires de la France, ce qui représenterait un effort colossal de 90 milliards d’euros pour la défense. Mais où trouver ces dizaines de milliards d'euros dans un contexte de restrictions budgétaires et d'endettement public record ? Le chef de l’Etat a prévenu qu'il faudrait "mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage" a-t-il martelé sans en dire plus. Le gouvernement de son côté s’ est déjà opposé à la confiscation des avoirs russes gelés dans l’UE, malgré le plaidoyer de nombreux députés lors du débat à l'Assemblée nationale sur le conflit en Ukraine.
Le président de la République a également dit vouloir "ouvrir le débat stratégique" sur la protection de l'Europe par le parapluie nucléaire français et a déclaré que la France avait "besoin" de "l’engagement" de ses citoyens. S’il n’y a plus de service militaire depuis 1997, il existe en revanche une réserve dans l’armée, c’est-à-dire des volontaires qui ont un métier dans le civil mais qui s’engagent pour aider à la défense nationale. Au 1er octobre 2024, date de la dernière mise à jour, les volontaires de l’armée de terre, la marine nationale, l’armée de l’air et de l’espace étaient de 44 535. « Il est certain que nous n’avons pas assez de réservistes », a regretté le ministre de la Défense Sébastien Lecornu, ce matin sur France Inter. "Est-ce qu’on a besoin d’accélérer sur le durcissement de la réserve ? La réponse est oui" a-t-il ajouté. Qu’est-ce que la réserve opérationnelle dans les armées ? Qui peut l’intégrer ? Une de nos équipes a suivi la formation de ces réservistes.
Alors comment aider l’Ukraine et réarmer l’Europe ? Être réserviste en France, ça veut dire quoi ? Enfin comment financer un effort de guerre ? L'Europe peut-elle saisir les 209 milliards d'euros d'avoirs russes gelés pour aider l'Ukraine ?
Le sujet vous questionne ?
Posez votre question par SMS au 41 555 (du lundi au samedi de 15h30 à 19h00 | 0,05 € / SMS), sur Twitter avec le hashtag #cdanslair.