17:30 L'invité de "C dans l'air"
Axel de Tarlé reçoit en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce jeudi 14 août 2025, Axel de Tarlé reçoit Ludovic Dupin, directeur de l'information de la Société française d'énergie nucléaire (Sfen).
Gravelines, la plus grande centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest, a été stoppée par un phénomène naturel inattendu. Dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 août, quatre réacteurs se sont automatiquement mis à l’arrêt après la découverte d’un banc de méduses dans les filtres des stations de pompage qui aspirent l’eau de mer pour le refroidissement. EDF assure qu’aucun impact n’a été constaté sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou l’environnement. La centrale reprend progressivement son activité.
En pleine canicule, plusieurs centrales doivent limiter leur production pour respecter la réglementation sur les rejets thermiques et faire face aux fortes chaleurs. Au Bugey, sur le Rhône, et à Golfech, sur la Garonne, où l’eau frôle les 28 °C, la production est réduite ou suspendue. EDF a prolongé l’arrêt d’un réacteur du Bugey alors que les températures approchaient les 40 °C dans le Sud-Est. Ces épisodes illustrent la vulnérabilité des centrales françaises face au réchauffement climatique, même si certaines installations situées dans des régions très chaudes, comme aux Émirats arabes unis ou à Phoenix, fonctionnent sans entrave.
La consommation d’électricité baisse en été, mais le recours accru à la climatisation alourdit la demande et soulève des critiques sur son impact environnemental. En 2024, 67 % de l’électricité française provenait du nucléaire, contre 14 % pour l’hydroélectricité, 9 % pour l’éolien et 4 % pour le solaire, selon RTE. La filière reste l’objet de critiques, liées aux risques d’accident et à la gestion des déchets radioactifs. Selon un rapport de la Cour des comptes, 280 000 m³ de déchets faiblement radioactifs, qui le resteront plus de 100 000 ans, ne disposent toujours pas de solution de stockage en France. À cela s’ajoutent des problèmes d’exploitation : l’EPR de Flamanville est à l’arrêt depuis mi-juin 2025 en raison d’un défaut d’étanchéité sur une soupape.
Invasion de méduses, canicule, eau trop chaude : jusqu’où le réchauffement climatique peut-il menacer les centrales françaises ?
Ludovic Dupin expliquera comment un banc de méduses a paralysé plusieurs réacteurs à Gravelines et pourquoi la canicule freine ou arrête plusieurs centrales chaque été.
17:45 "C dans l'air"
Axel de Tarlé décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Alain Pirot, journaliste spécialiste des questions de défense.
Vincent Hugeux, journaliste indépendant, essayiste et spécialiste des enjeux internationaux.
Oxana Melnychuk, politologue ukrainienne, présidente de Unis pour l'Ukraine.
Annie Daubenton, journaliste-essayiste, ancienne correspondante à Kiev et à Moscou.
Le thème de l'émission :
Ukraine en suspens à la veille du sommet Trump - Poutine
Les manœuvres diplomatiques s'accélèrent avant la rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine prévue demain en Alaska. Donald Trump a mis hier un véritable coup de pression sur le maître du Kremlin en menaçant la Russie de "conséquences très graves" si elle ne mettait pas rapidement fin au conflit. La sortie du locataire de la Maison-Blanche a satisfait les Européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ces derniers jours leur ont offert des motifs d'espoir. Ils se montrent très soudés. Une visioconférence a d'ailleurs réuni hier Trump, Zelensky et les Européens pour s'entretenir des moyens d’exercer une pression sur la Russie. A l'issue de la discussion, le président américain a évoqué un "très bon appel". Même son de cloche côté européen. Donald Trump a affirmé qu'un cessez le feu était nécessaire et qu'aucun échange de territoire n'aurait lieu sans l'approbation des Ukrainiens. Des garanties de sécurité auraient même été envisagées pour la suite. Malgré ces promesses, l'imprévisibilité du milliardaire américain inquiète toujours les Européens et les invite à la prudence. Ces derniers montrent pour leur part chaque jour leur indéfectible soutien à Kiev. Volodymyr Zelensky était ainsi invité à Berlin par Friedrich Merz hier et il est aujourd'hui reçu par Keir Starmer à Londres.
Loin des tractations diplomatiques, sur le front, l'armée russe effectue ces derniers jours une percée d'une ampleur impressionnante. Les troupes de Moscou ont revendiqué plus de 110 km² supplémentaires au 12 août par rapport à la veille. Ces dernières semaines, il leur fallait en moyenne six jours pour une telle progression. Deux importantes villes ukrainiennes se retrouvent ainsi plus que jamais sous la menace de l'ennemi, dont Pokrovsk, l'un des verrous du Donbass. Moscou montre les muscles et cherche à pousser son avantage, au cas où le front devait se figer demain. Cette évolution de la ligne de front intervient au pire moment pour Kiev, qui essaie de rétorquer. L'Ukraine a ainsi tiré des dizaines de drones sur la Russie cette nuit. L'attaque a fait trois blessés et provoqué des incendies dans deux régions du sud du pays, notamment dans une raffinerie de pétrole de Volgograd.
Si le territoire russe a été plusieurs fois pris pour cible par Kiev ces derniers mois, c'est bien l'économie du pays qui est fragilisée. Le Kremlin explique que tout va bien mais le Fonds monétaire international ne fait pas la même analyse. L'institution financière a en effet réduit en juillet la prévision de croissance du pays, passée de 1,5 % à 0,9 % pour 2025. Des chiffres bien loin de ceux du début du conflit (4 %, atteints en 2023 et 2024) quand l’Etat avait mis toutes ses ressources financières au service de l'industrie de guerre.
Maxim Rechetnikov, le ministre de l’économie russe, a lui-même dû se résoudre à reconnaitre en juin dernier que son pays était "au bord de la récession". C'est que la Russie, dont la vente de pétrole représente la principale source de revenus, est touchée de plein fouet par la baisse des prix de l'or noir. Le baril de Brent se négociait hier à environ 65 dollars sur les marchés alors que les cours flirtaient avec les 80 dollars en début d’année. Dans cette situation, Moscou est plus que jamais dépendant de son principal acheteur : Pékin. C'est la Chine qui maintient la Russie à flot, une situation délicate pour Vladimir Poutine.
Donald Trump s'est-il enfin rangé du côté européen à la veille de sa rencontre avec Vladimir Poutine ?
La Russie est-elle en train de réaliser une percée décisive ?
L'effondrement de l'économie russe, maintes fois professé, est-il en train de se produire ?
Le sujet vous questionne ?
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