On en boit toujours plus. En dix ans, la consommation d'eaux en bouteille est passée de 75... à 145 litres par an et par Français : un incroyable engouement qui attise les convoitises et fait la fortune de grands groupes industriels comme Danone (Evian, Volvic...) et Nestlé (Vittel, Contrexeville...). Pourtant, nous disposons tous d'une eau du robinet potable et à un prix extrêmement faible : 0,003 euros du litre !
Alors comment les marques parviennent-elles à nous faire acheter près de 6 milliards de litres d'eau en bouteille ? Pureté, bien-être ou même vertus curatives, que valent vraiment les promesses des eaux minérales ? Et comment certains producteurs audacieux ont-ils réussi à concurrencer les marques-star en commercialisant des eaux à prix cassé comme la marque la plus populaire de France, Cristalline, dont la bouteille à 10 centimes le litre est l’un des produits les plus vendus en hypermarchés.
Plus surprenant encore : un nouveau rayon est en plein boom, celui des eaux "premium" ou "eaux de luxe". Elles se vendent 10 à 15 fois plus cher que les eaux classiques ! Et elles ne manquent pas d’argument : celle-ci serait l'eau la plus pure au monde, venue tout droit des icebergs du pôle nord. Cette autre se pare d’une bouteille de verre bleue convoitée par les collectionneurs. Cette troisième présente un aspect noir sombre qui lui viendrait de « ces minéraux fulviques » rares et précieux pour la santé... Certaines deviennent la coqueluche des stars d’Hollywood, d’autres s’habillent d’un partenariat prestigieux avec une chaîne internationale de palaces... Mais ces eaux, les plus chères du marché, tiennent-elles réellement leurs promesses ?