Bijou de la Méditerranée, le Liban est le pays du Proche-Orient où l'on compte le plus de cultures et de populations différentes. Dix-huit communautés religieuses cohabitent tant bien que mal sur ce petit territoire fragile, marqué par une longue guerre civile (1978-1990), qui connaît aujourd'hui la pire crise économique de son histoire. Hyperinflation, effondrement de sa monnaie, licenciements massifs, déroutes bancaires, faillites en cascade, et désormais 45% des Libanais sous le seuil de pauvreté.
Le terrible drame qui, le 4 août dernier, a endeuillé Beyrouth plonge un peu plus le pays dans le chaos. Et le Liban, déjà affecté par la crise sanitaire, est dans une situation de quasi banqueroute, comparable à celle du Venezuela.
L'année dernière, les équipes d'Enquête Exclusive avaient enquêté sur les prémisses de ce système, vicié par le clientélisme et la corruption. Notamment dans la gestion des ordures au Liban, immense scandale national. Aucun tri sélectif n'est organisé et les immondices sont enfouies dans la Méditerranée pour gagner du terrain sur la mer. Une manne financière pour les partis politiques et un désastre écologique. Le patrimoine architectural, lui aussi, est en danger. Pour construire des forêts de gratte-ciels, les promoteurs n'hésitent pas à raser de vieilles bâtisses traditionnelles.