Julia de Nunez parle de son rôle dans "Bardot", la mini-série de France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 24 avril 2023 6968
Julia de Nunez parle de son rôle dans "Bardot", la mini-série de France 2

Julia de Nunez incarne avec brio Brigitte Bardot dans un biopic qui retrace la vie tumultueuse de l'icône française à découvrir lundi 8 mai 2023 sur France 2. Dans cette interview, l'actrice nous livre ses impressions sur le rôle et nous dévoile les coulisses de sa transformation en B.B.

Bardot est un mythe vivant. Quel mythe représentait-elle pour vous ?

Elle était une icône vivante. Je la connaissais à travers ses films les plus célèbres et à travers la légende qui l’entourait, une aura qui perdure encore aujourd’hui. Elle est une figure légendaire du cinéma et de la culture populaire, qui a marqué son époque de son charme unique et de son talent indéniable.

Est-ce facile d’interpréter un mythe ?

Interpréter un mythe n'est pas une tâche facile. Il y a quelque chose d'écrasant à se dire que l'on va incarner une icône mondiale, célèbre depuis plusieurs générations. Dès le début, il a fallu que le rideau tombe, que je la désacralise pour pouvoir la jouer. Et cela s’est fait grâce à l’immersion totale dans le personnage : cours de danse, apprentissage du scénario… M’y être autant consacrée m’a plongée dans sa psychologie même. De fait, je me sentais armée au moment du tournage pour vivre chaque instant sans intellectualiser.

Quel était votre principal challenge ?

Ce que je voulais, c'était trouver cette vérité et cette énergie commune entre elle et moi. C’était nécessaire pour pouvoir l’incarner de manière authentique et convaincante à l’écran. En réalité, ses émotions et ses expériences personnelles ne m'appartenaient pas. Je devais juste essayer de les ressentir et de les retranscrire avec mon corps, ma voix et mon jeu. Plonger si profondément dans le personnage que je puisse faire jaillir ses émotions et sa vérité intérieure au moment du tournage.

Aviez-vous conscience de votre ressemblance si frappante avec Brigitte Bardot ?

Oui, on me l’avait déjà dit ! (rires). J’en ai eu conscience dès mon adolescence mais surtout quand j’ai commencé à devenir une jeune femme. J’ai des souvenirs de voyages au Monténégro et en Italie où les commerçants ne manquaient pas de me le faire remarquer. Alors, inconsciemment, j'ai développé un lien particulier avec elle.

Paradoxalement, ces comparaisons sont devenues beaucoup moins fréquentes à la fin du tournage. Comme si j’avais atteint une sorte d’accomplissement en incarnant ce personnage, comme si une boucle s’était fermée.

Comment s’est passé le casting ?

C'était en réalité mon tout premier casting. À vrai dire, au départ, je pensais que c'était pour un simple court-métrage étudiant (rires). J'ai donc commencé par envoyer des photos, puis une vidéo de présentation, sans trop réaliser l'ampleur du projet et la renommée des réalisateurs, Danièle et Christopher Thompson.

Le processus de casting s'est avéré assez long et complexe, en plusieurs étapes. Tout cela s'est déroulé pendant la période de confinement, ce qui n’a pas facilité le processus, pour les acteurs comme pour les réalisateurs.

C’est votre premier grand rôle. Vous portez un rôle important : six épisodes où vous êtes en permanence à l’écran. Comment cela s'est-il passé ?

Ça a été une chance d'être présente tous les jours de tournage ! En fait, sur une période de 70 jours, je n'ai manqué que deux jours ! Ça m'a permis de rester constamment connectée à mon personnage et de ne jamais décrocher du scénario. J'ai pu être immergée dans l'histoire tout au long de la production. Je n’ai jamais perdu le fil.

Une sacrée première expérience ! Dans le grand bain, directement.

Oh oui ! Ça m'a forgée en tant qu’actrice. Avant, je ne connaissais pas toutes les subtilités de la caméra. Je ne savais même pas ce qu’était un jeu hors-champ. Aussi, j’avais des appréhensions concernant le regard de la caméra sur moi, j’avais peur qu’il ne me plaise pas. Au fil des jours, j’ai découvert que j’aimais beaucoup jouer avec ces éléments !

Comment était-ce de travailler avec le duo mère-fils de réalisateurs, Danièle et Christopher Thompson ?

Au début, j'avais peur de travailler avec deux réalisateurs à la fois, parce que je me disais qu'ils auraient chacun leur avis sur la façon de jouer le rôle. En réalité, Danièle et Christopher avaient une vision similaire de la réalisation et sont très complémentaires. Seule leur manière de communiquer était différente. En fait, c’était agréable de découvrir les subtilités de travail de chacun. Chaque fois que j'étais avec l'un, je ne voulais pas le quitter, mais dès que je retrouvais l'autre, je ne voulais pas le quitter non plus ! (rires)

Vous avez côtoyé beaucoup d’autres comédiens pendant ce tournage. En connaissiez-vous certains ?

J'ai suivi la carrière de certains comme Hippolyte Girardot, que j'admirais beaucoup. Quant à Géraldine Pailhas, c'était une actrice que je connaissais également. Les jeunes acteurs, peut-être un peu moins. Victor (ndlr : Victor Belmondo, incarnant Roger Vadim), quant à lui, avait déjà joué dans certains films que j'avais vus. C'était vraiment impressionnant pour moi de me dire que j'allais travailler avec ces personnes talentueuses. J'ai eu de la chance de partager la scène avec eux et de les avoir comme partenaires de jeu.

Ce sont des acteurs différents qui arrivent dans presque chaque épisode, avec qui vous deviez jouer parfois intensément. Cela a-t-il été facile de créer l’illusion de l’amour à chaque fois ?

Mon travail préparatoire et ma compréhension de son rapport avec chaque homme m’ont aidée à jouer le sentiment amoureux. Bardot avait une relation différente avec chacun d’eux, et c'est là que réside la complexité de son personnage. On peut sentir qu'elle se jette un peu à bras-le-corps sur eux, qu'il y a quelque chose de viscéral chez elle. Dès qu'elle rencontre ces hommes, c'est immédiatement très fort et sincère. C'est plus fort qu'elle. Mais, en réalité, je pense qu'il y a quelque chose qui la dépasse un peu. Elle est une grande amoureuse et ses sentiments vont au-delà de l'amour, ce sont des pulsions, des équilibres. C’est une vision que j’ai essayé de m’approprier.

A-t-il été facile de vous détacher du personnage après le tournage ?

En fait, toutes les émotions que j'ai ressenties pendant le tournage ont eu un impact sur la façon dont je vivais les relations avec les autres et ma manière de penser, même si c'était de la fiction et que ce n'était pas ma vie. Mais souvent, on a tendance à être comme des éponges, on « mimétise » beaucoup les autres. Alors, j’avais peur de garder les mimiques et les tics de langage du personnage.

Au début, j'ai trouvé difficile de supporter l'intense tourbillon dans lequel le personnage était impliqué. Finalement, lorsque le tournage a pris fin, le détachement a été naturel. C’était la fin de quelque chose, comme si j’avais ressenti tout ce qu’il y avait à ressentir.

Et maintenant ?

Je reprends ma formation de théâtre car j’ai envie de continuer mon travail de comédienne sur les planches, mais je n’abandonnerai pas le cinéma !

Propos recueillis par Margaux Karp, France Télévisions.

Dernière modification le lundi, 24 avril 2023 11:45
mail

L'actualité TV Newsletter
Pour ne rien louper...
Chaque semaine, recevez en avant-première une sélection de programmes qui seront bientôt diffusés à la TV.

Publié dans Séries, Interviews
vignette primes a venir
vignette week end tv