L'histoire en quelques lignes...
Incarcéré pour dettes, Rahim bénéficie d’une permission de deux jours. Farkhondeh, la nouvelle compagne qu’il voit en secret, a trouvé à un arrêt de bus un sac à main contenant dix-sept pièces d’or. Projetant d’abord de les vendre afin de rembourser une partie de sa créance, Rahim se ravise et décide d’en rechercher la propriétaire.
Après avoir vu l’une de ses affichettes dans la rue, une femme contacte la prison puis va récupérer son bien chez la sœur de Rahim, qui l’héberge avec son jeune fils handicapé depuis qu’il a divorcé. Pour la noblesse de son acte, Rahim suscite l’admiration de tous, notamment d’une association caritative qui organise une collecte pour l’aider à rembourser sa dette. De son côté, la municipalité propose de lui offrir un emploi.
Mais tout dérape lorsque son créancier s’insurge et qu'à la mairie le "directeur de la moralité" exige d’interroger la femme à qui il a remis les pièces d’or. Peu à peu, la véracité de son histoire est mise en doute sur les réseaux sociaux...
Dissimulation et rancœur
Après avoir tourné deux films en Europe, Le passé et Everybody Knows, Asghar Farhadi retrouvait son pays natal pour conter la chute d’un naïf porté aux nues par l'opinion avant d’en être la cible impuissante, non pas à Téhéran, mais à Chiraz, où s’est déroulé le fait divers authentique dont il s’empare.
Déclinant les multiples raisons qui poussent chacun de ses personnages à mentir ou à se cacher, il met en place une mécanique implacable pour dépeindre une société gangrenée par la dissimulation, la jalousie et la rancœur.
En 2022, en un trouble écho au film, une ancienne étudiante ayant réalisé un documentaire sur la même histoire (All Winners, All Losers, 2019) a accusé de plagiat le cinéaste deux fois oscarisé (pour Une séparation, puis Le client), mais celui-ci a été blanchi cette année par la justice iranienne.