L'histoire en quelques lignes...
Jeune veuve de 35 ans, Sandra élève seule sa fille mais doit aussi s'occuper de son père Georg, atteint du syndrome de Benson, une maladie neurodégénérative qui l'a déjà rendu aveugle.
Pour Sandra, sa sœur Elodie et Françoise, l'ex-femme de Georg, il devient évident que le professeur de philosophie ne peut plus vivre seul. Mais trouver une place en maison de retraite ou en établissement de soins s'apparente à un parcours du combattant.
En parallèle, Sandra retombe sur Clément, un ami perdu de vue. Leur relation prend vite un tour plus sentimental, mais un obstacle de taille se dresse entre eux : Clément est marié et ne veut pas quitter sa famille...
Le grand balancier
C'est, comme souvent dans son cinéma, un terreau autobiographique que Mia Hansen-Løve a fait fructifier avec Un beau matin.
Fidèle à sa délicatesse et à la finesse de ses peintures, ses signatures habituelles, la réalisatrice aborde avec beaucoup de tact et d'intelligence la dégénérescence de ce père philosophe qui n'y voit plus clair, bien aidée par un Pascal Greggory impressionnant. Par son biais, elle évoque les conditions de placement des personnes âgées en France, une question devenue cruciale ces dernières années.
"Au cœur des sentiments", comme elle l'a dit elle-même, Léa Seydoux, coupe courte et sensibilité à fleur de peau, excelle dans ce personnage du quotidien pris dans des courants contraires : elle perd peu à peu son père mais retrouve l'amour avec Melvil Poupaud, lui aussi en plein bouleversement sentimental.
Une réflexion sur les confrontations que réserve l'existence – avec le surgissement du désir ou l'inéluctable de la perte – pour un mélodrame élégant, ancré dans le social.