Le film "Saint Omer" d’Alice Diop diffusé sur ARTE mercredi 9 octobre 2024 (vidéo)

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 7 octobre 2024 1976
Le film "Saint Omer" d’Alice Diop diffusé sur ARTE mercredi 9 octobre 2024 (vidéo)

Inspiré par l’affaire Fabienne Kabou, mère infanticide d’une mystérieuse opacité, un film magistral de prétoire qui explore les non-dits teintés de racisme autour de l’accusée à découvrir sur ARTE mercredi 9 octobre 2024 à 20:55.

L'histoire en quelques lignes...

Pour nourrir son nouveau roman, version contemporaine du mythe de Médée, Rama, jeune écrivaine et professeure de littérature, entreprend d’assister au procès de Laurence Coly, mère infanticide qui comparaît aux assises de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. Un soir d’automne, cette femme, d’origine sénégalaise, a abandonné aux vagues sa fillette de 15 mois à Berck-sur-Mer.

Au fil des audiences, l’accusée révèle une personnalité énigmatique sous le regard fasciné de Rama, noire elle aussi, et enceinte.

Nuances et béances

À la présidente du tribunal, qui lui demande si elle sait pourquoi elle a tué sa fille, Laurence Coly, regard droit et voix atone, répond calmement : "J’espère que ce procès pourra me l’apprendre." C’est tout l’enjeu de ce huis clos judiciaire, sec et oppressant, que de tenter d’appréhender, derrière l’opacité de cette mère meurtrière, les fils invisibles qui ont conduit à cet effroyable fait divers.

Ambitions ruinées, exil, compagnon irresponsable de trente ans son aîné, effacement solitaire et hallucinations… Dans la salle d’audience saturée de boiseries résonnent, suspendues, les bribes de vie d’une femme intelligente, mal aimée et oubliée de la précarité, qui glisse, dans l’aveuglement général, vers la folie : un parcours en pointillés sur lequel flottent le flou d’un racisme latent et d’une histoire coloniale tue, quand la presse notamment s’étonne de la haute précision verbale de l’accusée. Mais plutôt que de dénoncer un drame social, Saint Omer déroule le processus judiciaire pour explorer, en d’infinies nuances et béances, le mystère de cette figure insondable en même temps que celui de la maternité.

Inspiré par l’affaire Fabienne Kabou, condamnée pour infanticide lors d’un procès auquel Alice Diop avait assisté, le premier long métrage de fiction de la cinéaste plonge dans les gouffres de la tragique complexité humaine pour mieux interroger la part de monstruosité chez chacun.

Multiprimé et servi par de formidables actrices – Guslagie Malanda, Kayije Kagame et Valérie Dréville… –, un puissant film politique à la portée universelle.

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Publié dans Cinéma
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