L'histoire en quelques lignes...
Engagé volontaire dans l’armée, Antoine, âgé de 24 ans, en est congédié sans ménagement.
Avec l’appui du père de Christine, dont il est amoureux, il travaille comme veilleur de nuit dans un hôtel, mais ne tarde pas à perdre son emploi. Insouciant, il s’en remet au hasard qui, justement, le met sur le chemin de l’agence de filature Blady : Antoine devient détective privé…
Antoine et les femmes
Six ans après le sketch de L’amour à vingt ans, Truffaut renoue avec les (més)aventures d’Antoine Doinel.
Avec ce titre emprunté à "Que reste-t-il de nos amours ?", la célèbre chanson de Charles Trenet, le cinéaste s’amuse à conter les pérégrinations amoureuses – et professionnelles – de son personnage fétiche. Entre une prostituée revêche et l’indécise Christine, sans oublier l’impériale Mme Tabard (merveilleuse Delphine Seyrig), Antoine est constamment dominé par les femmes.
Pour autant, le ton de ces Baisers volés est celui d’une comédie pétillante et l’on rit souvent, qu’il s’agisse de la scène rocambolesque du flagrant délit d’adultère ou du tragi-comique Michael Lonsdale se payant les services d’un enquêteur pour comprendre pourquoi personne ne l’aime.
Avec son extraordinaire sens du détail (de brefs plans sur deux mains agrippées l’une à l’autre laissent présager le pire) et sa parfaite maîtrise de l’ellipse (l’épisode d’Antoine et de la "très grande fille"), Truffaut démontre une fois de plus qu’il est un grand metteur en scène.
Quant à Jean-Pierre Léaud, avec ses airs impassibles, il est épatant en anti-héros que rien ne semble pouvoir atteindre : sa fausse nonchalance et sa manière inimitable de rabattre sa mèche en disent plus long que d’ennuyeux développements psychologiques.