L'histoire en quelques lignes...
À 21 ans, le jeune Lance Armstrong entame son premier Tour de France au sein de l'équipe Festina, sans voir la tête de peloton. La faute, peut-être, à cet EPO dont parlent les coureurs sous le manteau et qui permettrait de tenir des cadences vertigineuses... Un préparateur sportif, le docteur Ferrari, semble en administrer aux cyclistes.
Après un passage en Suisse où l'on peut obtenir le produit légalement, Lance n'a pas le temps de savourer sa première victoire : on lui diagnostique un cancer des testicules. Un long combat s'engage, dont il sort vainqueur, avant de remonter en selle chez US Postal, une équipe mineure qu'il portera bientôt aux nues grâce à un régime strict conseillé par Ferrari : EPO, dopage sanguin, testostérone, cortisone, hormones de croissance… Les titres s'enchaînent, mais un journaliste du Sunday Times, David Walsh, commence à poser des questions.
Train d'enfer
Les esprits gaulois pourraient grogner : Stephen Frears a privilégié le livre de David Walsh, dont il fait un personnage du film, en oubliant Damien Ressiot, le journaliste de L’équipe dont l’enquête a contribué à faire tomber Armstrong. Peut-être parce que le réalisateur semble plutôt intéressé, dans cette fuite en avant menée à un train d’enfer, par l’addiction du champion – au dopage mais surtout à la victoire –, qui transforme le charmant débutant passionné en être cynique et violent, mentant au monde entier et cherchant activement à détruire tous ceux qui contredisent son fantasme sous hormones.
L’excellent Ben Foster, dont Frears filme chaque expression en gros plan, compose un rôle de junky exalté qui le rend par moment terrifiant.