L'histoire en quelques lignes...
William Santiago est décédé sur la base navale de la baie de Guantanamo, à Cuba, après avoir été molesté par deux membres de son unité, Harold Dawson et Louden Downey.
Le lieutenant Daniel Kaffee, jeune avocat militaire, est désigné pour assurer leur défense, au grand dam de JoAnne Galloway, qui doit se contenter d'un rôle de facilitatrice.
Après des débuts difficiles, et avec le renfort de Sam Weinberg, un autre confrère, "Danny" et "Jo" vont néanmoins collaborer d’arrache-pied pour tenter de disculper les deux soldats, accusés de meurtre avec préméditation. Car Dawson et Downey n’ont fait qu’obéir aux ordres en menant ce tabassage disciplinaire – dénommé "code rouge" – qui a mal tourné.
Problème : les preuves manquent et le colonel Nathan Jessep, le chef du bataillon, en passe d’intégrer le Conseil national de sécurité, apparaît plus que jamais intouchable...
Hiérarchie implacable
Sur un scénario d’Aaron Sorkin – adapté de sa pièce éponyme, elle-même inspirée de faits réels –, Rob Reiner déroule un thriller judiciaire au parfum très nineties, pénétré d’une efficacité toute hollywoodienne.
Face à Demi Moore, excellente en pénaliste à la fois consciencieuse et enflammée, dont les ambitions se heurtent à la misogynie de l'institution militaire, Tom Cruise incarne avec aisance un jeune avocat désinvolte, roi de l’accord préalable, qui va se transcender au fil des débats – et, in fine, repousser l'ombre écrasante de son défunt père.
Après une première partie centrée sur l'enquête préliminaire, la caméra s'invite dans la salle d’audience, où Danny fait preuve d’autant de sagacité que de bravade pour déstabiliser l’accusation, jusqu’à l’ultime face-à-face, d’anthologie, avec un Jack Nicholson (le colonel Jessep) transpirant la haine. Parcouru de questionnements moraux, un film de procès qui dénonce avec force les dérives de l’armée, commodément réfugiée derrière l’impératif sécuritaire.































