À la croisée de la danse, de la musique et de la poésie, Blanca Li, David Grimal et Abd al Malik couronnent le ballet de Stravinski aujourd’hui centenaire d’une relecture audacieuse et engagée, qui en souligne l’esprit visionnaire toujours à vif.
Le Sacre du printemps de Stravinski est une partition phare de la modernité, une œuvre clé dans son retentissement artistique, que ce soit chez les musiciens ou chez les chorégraphes. 111 ans après sa création mémorable, Blanca Li, Abd al Malik et David Grimal en proposent une nouvelle relecture, qui met l’accent sur son universalité et son actualité.
En 1913, déjà, Le Sacre du printemps faisait œuvre de rupture futuriste. Ce spectacle, qui reprend la version de 1947, a tout autant valeur de manifeste : les trois créateurs imaginent y « faire peuple tous ensemble » et faire éclore, dans l’entrelacs de leurs disciplines artistiques, la voix d’une société plurielle réunifiée.
Sur scène, une troupe éclectique où chaque interprète prend la partition stravinskienne à bras-le-corps et lui donne ses couleurs d’aujourd’hui : dix-huit danseuses et danseurs initiés à l’écriture métissée de la chorégraphe franco-espagnole Blanca Li, le collectif de musiciens classiques Les Dissonances, le compositeur de musique électronique Bilal, en binôme avec Abd al Malik, récitant, slameur, rappeur...