Le ciel de Nantes, c’est le film que Christophe Honoré n’a jamais tourné. Trop douloureux sans doute, puisqu’il met en scène une partie de sa famille dans un grand déballage, où les colères et les règlements de compte alternent avec les effusions de tendresse et les marques d’amour.
Christophe Honoré a choisi de ressusciter une ancienne salle de cinéma pour y dévoiler un film, Le ciel de Nantes, devant un public un peu particulier. Dans les travées sont installés plusieurs membres de sa famille maternelle – à une exception près, ils sont déjà tous décédés – impatients de découvrir à quelle sauce « le petit Christophe » les a mangés.
Film intime, Le ciel de Nantes est aussi, on le comprendra bien vite, un film imaginaire que le réalisateur ne s’est jamais décidé à tourner, comme si ce projet se dérobait à mesure qu’il souhaitait le construire, comme si à trop vouloir capturer son récit familial celui-ci ne pouvait, en définitive, que lui échapper.
Oscillant entre tragédie et comédie, ce spectacle plonge le spectateur dans une épopée familiale menée par sept comédiens d’exception, dans un décor aussi ingénieux que spectaculaire.
C’est un film imaginaire, un film sur ma famille que je ne me suis jamais décidé à tourner. Les personnages présents sur le plateau ont un avis sur le film dont ils nous parlent. Ils semblent que leur vérité ne soit pas la mienne.
Christophe Honoré, 2019
Avec : Youssouf Abi-Ayad, Harrison Arevalo, Jean-Charles Clichet, Julien Honoré, Chiara Mastroianni, Stéphane Roger et Marlène Saldana.