« Dites leur que je suis vivant » document “Infrarouge”, mardi 5 mai sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL dimanche 3 mai 2020 5667
« Dites leur que je suis vivant » document “Infrarouge”, mardi 5 mai sur France 2

A découvrir ce mardi 5 mai à 23:05 sur France 2 dans la case documentaire “Infratouge”, le film « Dites leur que je suis vivant » de Caroline Conte et Thomas Robin.

La mort d’un enfant, pour ses parents qui lui survivent, est contre-nature et inconcevable. La douleur immense et indicible des parents endeuillés est comme un monstre qui vit en eux. Petit à petit, ils apprennent à l’apprivoiser, pour pouvoir continuer à vivre avec les autres, en couple, en famille, en société. Trop souvent, s’ajoute à la souffrance un silence étouffant, imposé aux parents par le regard des autres. Car la mort d'un enfant fait peur, comme une maladie contagieuse que l’on fuit. Dans ce film, trois mamans et un papa endeuillés prennent la parole, s’extraient du silence et de la solitude pour nous aider à mieux comprendre ce tabou.

Depuis la mort de son fils Antonin, Claire vit entre deux mondes. Le nôtre et celui de son fils, autrement présent, autrement vivant. Claire essaie d’apprivoiser la douleur, elle aussi bien vivante, et d’apprivoiser l’absence de son fils, pour être capable de continuer à vivre avec les autres. Claire vit la mort d’Antonin comme une remise en question de sa maternité, il lui faudra du temps pour se sentir à nouveau maman.

Katia aussi a eu peur de ne plus se sentir maman après la mort de son fils Soham. L’administration indélicate ne la considérait d’ailleurs plus comme maman. Rayée de la grande communauté des mères, retour à la case départ, célibataire sans enfant. Pourtant, si Soham est mort, il existera toujours et Katia sera toujours sa mère. Mais le lien est difficile à tisser quand ceux qui osent encore prononcer le prénom de Soham se font si rares. Depuis qu’elle a rencontré Benoît et qu’ils ont eu ensemble Zachary, Katia essaie de trouver une place à Soham dans son couple et dans sa famille.

Une place bien vivante aussi pour Baptiste, puisque ses parents, Sandrine et Jean-François sont vivants. La vie de leur fils ne se résume pas à sa mort. Alors au quotidien, ils font tout pour qu’autour d’eux, on n’oublie pas Baptiste et qu’on continue à parler de lui. À la montagne, chez eux au coin du feu en écoutant de la musique ou pendant un déjeuner entre amis, le souvenir de Baptiste est toujours là, et il n’est pas que triste. Leur vie a changé, mais c’est toujours la même, et elle est toujours belle.

Note d'intention des réalisateurs

« Dites-leur que je suis vivant » raconte le silence qui s’impose aux parents quand leur enfant meurt.

Nous voudrions que ce film serve à mieux rencontrer et accompagner les parents endeuillés qui peuvent être nos parents, nos compagnons, nos frères, nos sœurs, nos cousins, nos amis, nos voisins, nos collègues.
Ils sont sans leur enfant, alors pour les autres il n’existe pas. Pour les autres, ils ne sont plus parents de cet enfant qui n’est plus. Pourquoi les parents endeuillés doivent-ils mettre une assiette vide à table pour que les gens se souviennent ?
Après la mort de leur enfant, quatre parents, Claire, Katia, Sandrine et Jean-François racontent pour la première fois comment, en plus de la douleur de l’absence, il leur faut s’adapter aux attentes extérieures d’une société où la mort est tue, enterrée.

Dans notre société, la mort d’un enfant n’existe pas. On naît, on grandit, on devient adulte, âgé, puis l’on meurt. Personne ne nous dit que l’on peut mourir à tous les âges. Comme on ne parle pas des enfants qui meurent, on ne parle pas non plus de leurs parents, endeuillés. La société les a rendus invisibles parce qu’ils portent en eux une réalité trop douloureuse. Une réalité que l’on voudrait oublier mais pourtant, des enfants meurent chaque jour.

Non, la mort d’un enfant n’est pas une maladie contagieuse ou honteuse. Oui elle fait peur, laisse tout le monde désemparé, incapable de réagir, de parler. Mais comment accompagner ? Il n’y a pas de recette mais souvent, il n’y a pas besoin de faire, il s’agit juste d'être présent, de se tenir chaud. Être à côté, écouter, ne pas donner de conseils mais oser parler de tout. Benoît, le compagnon, Catherine et Annie (les amies), racontent la difficulté d’être à côté.

Quelle place donne-t-on aux parents endeuillés dans notre société ?

Aux yeux des autres, ils ne sont plus que les parents d’un enfant mort, ils sont réduits à cela. Pourtant, ils sont bien vivants et restent des parents, des amoureux, des amis, des collègues, des voisins.
Cette dualité compliquée à accepter pour les autres l’est aussi pour eux. En permanence, cohabitent en eux une joie de vivre et une tristesse immense. Alors, ils se mettent à l’écart du monde pour se reposer et prendre le temps de s’ajuster à ce qui leur est arrivé, à ce qu’ils sont devenus.

Ce film livre des paroles intimes sur le silence et le tabou qu'entourent la mort d'un enfant.

« Dites-leur que je suis vivant » ne délivre pas de modèle, ni de recette miracle, mais nous voulons qu’il ait un parfum d’universalité. Il ne concerne d’ailleurs pas, que les parents endeuillés ni leur entourage. Ce sont plus largement des paroles sur la mort, l’amour, la fragilité, l’amitié. Ces parents ont des choses à nous apprendre, à nous tous.

Dernière modification le dimanche, 03 mai 2020 14:26
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Publié dans Documentaires
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