« America First, le bilan », mardi 6 avril sur ARTE (vidéo)

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL dimanche 4 avril 2021 3324
« America First, le bilan », mardi 6 avril sur ARTE (vidéo)

Au fil du récit d’acteurs clés, une immersion dans les coulisses diplomatiques de l’ère Trump, entre stupeur et tremblements. Norma Percy signe une investigation édifiante sur l’histoire en marche. A voir sur ARTE mardi 6 avril à 20:50.

Partie 1 L’Europe doit payer

"America First." Dès son arrivée à la Maison-Blanche en 2017, Donald Trump martèle son credo sur la scène internationale. Par la brutalité de ses postures et décisions, il choque ses interlocuteurs, dont les Européens, alliés historiques des États-Unis.

Le président bafoue toutes les règles diplomatiques lors des sommets. Retrait de l'accord de Paris sur le climat, mise en danger de l’Otan, institution qui traverse, selon Jeremy Hunt, le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque, "la plus grande crise de son histoire"…  Encore surpris, François Hollande se souvient de son premier échange au téléphone avec lui : "Ce qu'il m'a dit tenait en une phrase : 'Nous ne voulons plus payer pour vous. […] Les Européens doivent payer pour leur propre sécurité'."

Brisant le statu quo, le président américain se rapproche de Vladimir Poutine, proximité qui inquiète les dirigeants du G7. Et si, lors du défilé du 14 Juillet, Emmanuel Macron, qui l’a invité, déploie les grands moyens pour lui plaire, François Hollande le prévient : "N'attends rien de Donald Trump, ne pense pas qu'il sera possible de le contourner ou de le séduire." 

Partie 2 L’ennemi au Moyen-Orient

Au Moyen-Orient, Donald Trump, plus businessman que chef d’État, rebat aussi les cartes sans concertation. Il entraîne l’Amérique au seuil d’une guerre avec l’Iran. Dénonçant l’accord sur le nucléaire iranien, le président américain désigne, devant l'Assemblée générale des Nations unies, Téhéran comme le danger et l’ennemi commun d’Israël et des pays arabes, puis commandite, en janvier 2020, l’assassinat du général Soleimani.

En octobre 2019, après un échange avec le président turc Erdogan, il annonce brusquement le retrait des troupes américaines en Syrie, trahissant ses alliés kurdes au risque d’un génocide. Soutien indéfectible de son ami "Bibi" Netanyahou et indifférent au sort des Palestiniens, Donald Trump déménage l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnaissant de fait la ville trois fois sainte capitale d'Israël. Ex-représentant palestinien à Washington, Husam Zomlot craignait cette décision et avait mis en garde Jared Kushner, gendre et conseiller du président : "Si vous le faites, ce sera notre dernière réunion." Avant de quitter la Maison-Blanche, Trump se félicitera de l’accord entre Israël, les Émirats et Bahreïn, le nouvel axe stratégique de la région.

Partie 3 La Chine ne gagnera pas

En se tournant vers l'Asie, Donald Trump, qui applique ses méthodes de magnat de l’immobilier à la diplomatie, adopte encore un style peu orthodoxe.

Après avoir flatté Xi Jinping – qu’il envie, selon son ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton, pour son mandat illimité, et qu’il approuve même un jour pour les camps d’internement du Xinjiang −, le président américain se lance avec la Chine dans la plus grande guerre commerciale de l'histoire économique pour la suprématie mondiale, imposant à Pékin des droits de douane punitifs. "L'accord, raconte Matthew Pottinger, son ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale, a été signé le lendemain du jour où le personnel du Conseil national de sécurité était convoqué pour notre première réunion interagences à propos du mystérieux virus apparu à Wuhan." Lequel précipitera la chute de Trump.

Quant à la Corée du Nord, après les menaces de guerre nucléaire, le président américian noue une drôle d’amitié avec Kim Jong-un, l'un des dictateurs les plus honnis de la planète, auquel il propose même, au terme d’un sommet, de le ramener chez lui sur Air Force One.

Coulisses privilégiées

Au fil du récit d’acteurs clés et de témoins, cette investigation fait pénétrer au cœur des sommets et des tractations internationales du mandat Trump, offrant le rare et réjouissant privilège de les suivre en différé des coulisses.

Reconstituant minutieusement l’histoire en marche dans les pas des dirigeants, selon la méthode éprouvée des productions Brook Lapping, cette série documentaire, qui rappelle les éructations du président américain battu par Joe Biden en novembre dernier et la stupéfaction, au mieux amusée, de ceux auxquels elles s’adressent, met aussi à nu les failles de la diplomatie et la fragilité des équilibres planétaires. Car les homologues de Donald Trump et l’armada de ses conseillers (dont ceux qu’il se targue d’avoir remerciés, même s’ils ont démissionné) racontent aussi leur impuissance à contrôler un chef d’État qui entend diriger son pays − et imprimer le monde de sa marque ignorante au péril de la paix − comme il a géré son empire, sûr que tous les coups ou presque sont permis.

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Publié dans Documentaires
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