« Jacques Audiard : le cinéma à coeur », dimanche 23 mai sur ARTE

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL vendredi 21 mai 2021 2997
« Jacques Audiard : le cinéma à coeur », dimanche 23 mai sur ARTE

Dimanche 23 mai à 22:55, ARTE vous propose une exploration subtile de l’œuvre et de la personnalité de Jacques Audiard, cinéaste majeur et tourmenté, resté jusqu’alors "très discret".

En huit films, il a renouvelé le cinéma français, sans s’aliéner ni la critique ni le succès. Cette "vocation contrariée" de réalisateur, Jacques Audiard se l’est autorisée sur le tard, à 42 ans, après une décennie mélancolique à fuir l’évidence.

Vacciné contre une profession qui a fait de son paternel, l’illustre dialoguiste Michel Audiard, un bourreau de travail, le jeune Jacques se destine à l’enseignement. Mais il s’ennuie à la fac et se passionne pour le théâtre. Devenu scénariste, il écrira, entre autres, un script hanté par le souvenir de son frère suicidaire, celui de Mortelle randonnée, qu’il signe avec son père.

En 1994, il se décide à tourner son premier film, Regarde les hommes tomber : un calvaire pour ce débutant misanthrope, très affecté par les tensions avec son équipe. Jurant d’arrêter là, il se ravise avec Un héros très discret. Plus attentif aux acteurs dans Sur mes lèvres, qui conte la revanche d’une jeune femme sourde (Emmanuelle Devos), il forge son langage cinématographique : lyrisme contenu, imperfection voulue des images, ellipses plongeant le public dans un maelström de sensations. Il poursuit sur sa lancée avec De battre mon cœur s’est arrêté (huit César dont celui du meilleur film). Tourné dans une prison reconstituée avec un jeune inconnu, Tahar Rahim, Un prophète lui permet d’imposer de nouveaux visages dans un cinéma français que le cinéaste juge en vase clos. Audiard veut que ses films reflètent la société, sillon qu’il creusera avec Dheepan, l’épopée de trois Sri Lankais réfugiés en France. À chaque tournage, il entend se renouveler, au prix de défis et de doutes toujours plus vifs.

Résilience

Saisi par la fièvre contagieuse de son sujet, ce saisissant portrait de Pierre-Henri Gibert (Volker Schlöndorff – Tambour battant), finement monté, navigue avec aisance dans une filmographie traversée d’obsessions : noirceur, rapport malaisé au père et au monde, déclin de la virilité, résilience… Il fait son miel de témoignages d’amis, de collaborateurs, d’extraits de films et de tournages mouvementés, d’archives où le cinéaste analyse son travail et se livre avec l’audace des timides.

Le compositeur Alexandre Desplat, les acteurs Emmanuelle Devos, Tahar Rahim, Gilles Cohen ou Niels Arestrup témoignent de sa direction inventive comme de ses folles exigences.

Une exploration inédite et fascinante de la personnalité tourmentée d’un cinéaste resté longtemps "très discret".

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