« Dans l’œil des RG » dimanche 31 octobre sur France 5 (vidéo)

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL vendredi 29 octobre 2021 1869
« Dans l’œil des RG » dimanche 31 octobre sur France 5 (vidéo)

Dimanche 31 octobre à partir à 20:55, France 5 vous proposera de découvrir la série documentaire « Dans l'oeil des RG » d'Olivier Toscer coréalisée avec David Vercaemer.

Des décennies durant, les policiers des Renseignements généraux ont voulu tout savoir sur les Français. Au nom de la République, bien sûr. Mais toujours au service du pouvoir en place.

Pour la première fois, de nombreux acteurs de cette police très politique livrent leurs petits et leurs grands secrets, dévoilant un pan de la face cachée de la Ve République, celle qui ne figure dans aucun manuel d’histoire.

20:55 La République des coups tordus - 1981-1997

Au fil des ans, les Renseignements généraux deviennent une vraie petite police politique à la française. Un humoriste comme Coluche, qui dérange le pouvoir giscardien finissant, va l’apprendre à ses dépens. Et l’arrivée de la gauche au pouvoir ne met pas fin aux dérapages du service.

Sous l’influence d’Yves Bertrand, un nouveau directeur particulièrement machiavélique, de nouvelles techniques, plus subtiles mais également plus perverses, se mettent en place rue des Saussaies, le siège des Renseignements généraux.

La manipulation et l’intox à grande échelle à coups de vrais-faux sondages, de chantage à la vie privée ou de pression sur la justice, deviennent monnaie courante. Redoutés par tout le personnel politique, les RG deviennent les arbitres de l’ombre de la vie publique.

21:50 Au service du Président - 1997-2008

Dirigés d’une main de fer par un patron devenu l’homme de main du pouvoir chiraquien, les RG font tout pour faire trébucher le Premier ministre de cohabitation Lionel Jospin en multipliant les coups tordus contre lui. Mais ils n’arrivent pas à bout de l’autre « meilleur ennemi » de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy.

Sitôt installé place Beauvau, les sarkozystes vont au contraire mettre les RG à leur service. Une tâche facilitée par leur grand succès de cette époque : l’arrestation d’Yvan Colonna. Cette authentique réussite policière facilite la poursuite des mauvaises habitudes prises par le service : écoutes sauvages, espionnage des opposants et même des alliés du pouvoir, exploitation de la vie privée – Ségolène Royal ou Rachida Dati, par exemple, vont en faire les frais. Des bavures qui seront finalement fatales aux RG.

Mais, même aujourd’hui démantelés, ils restent une légende et un symbole, celui du côté obscur du pouvoir.

Un troisième volet de la série, portant sur la période 1968-1981, sera à découvrir dimanche 7 novembre à 16:25 sur France 5.

Note d'intention d'Olivier Toscer, auteur et réalisateur

Les Renseignements généraux ont surveillé les Français pendant soixante-dix ans. Mais, avec l’apparition de l’hyper-terrorisme, ce vieux service démodé a été supprimé de l’appareil policier, il y a maintenant douze ans. Disparus les messieurs en pardessus et chapeau mou guettant la sortie des meetings politiques. Terminées les notes blanches, ces fiches de renseignement non signées rédigées sur un coin de table de bistrot et dans lesquels les ragots non vérifiés le disputaient aux confidences pas toujours bien assurées de telle ou telle source à la petite semaine. Le renseignement à la papa a laissé place aux logiciels d’interception ultra-sophistiqués, aux filatures numériques et au croisements de métadonnées, plus efficace pour prévenir les attentats potentiellement meurtriers. Bref, le renseignement intérieur s’est beaucoup professionnalisé, perfectionné, amélioré.

Et pourtant ! Dans une société française de plus en plus perméable au complotisme et aux fake news, le sigle « RG » reste omniprésent dans la culture populaire.

Il suffit de tendre l’oreille. Il revient invariablement dans les conversations dès que l’État est soupçonné de défaillances : attentats terroristes non déjoués, affaire Benalla, passe sanitaire, etc. On pourrait poursuivre à l’infini la liste des légendes urbaines qui prêtent aux « RG » machiavélisme délirant et complots invraisemblables. Mais pourquoi demeurent-ils encore aujourd’hui, auprès de l’immense majorité de nos concitoyens, comme le synonyme d’un « État profond » au-dessus de lois et de la morale ? D’où provient cette persistante légende noire des RG ? Bref, de quoi les RG sont-ils le nom ?

En travaillant sur la lutte antiterroriste, notamment pour Djihad 2.0, un film sur la propagande djihadiste réalisé il y a quelques années, ces questions me sont apparues cruciales. Peu à peu, au fil de rencontres avec des vétérans du renseignement, j’ai acquis la conviction qu’avec cet acronyme mythique de « RG » se jouait une partie de notre relation incertaine, nous Français, avec la vérité et le respect de l’État de droit. L’idée de revisiter la saga foisonnante des RG à travers une série de films s’est alors imposée avec la force de l’évidence. Choisir de la raconter à partir de la période de l’après Mai-68, lorsqu’ils sont devenus tout-puissants, pour dérouler quarante ans de coulisses de la politique et du renseignement, m’a semblé le plus pertinent.

Encore fallait-il parvenir à décrypter les jeux de billard à trois bandes qui font le quotidien des agents de renseignement et en restituer le souffle, parfois délétère. D’où un choix fort : donner une vraie couleur cinématographique aux films, grâce à des scènes d’évocation, montées en contrechamp du témoignage rare d’une douzaine d’anciens officiers des RG. Un défi relevé grâce à l’aide précieuse à la réalisation de Damien Vercaemer. Son image, basée sur un jeu subtil d’ombres et de lumières, retranscrit au mieux le clair-obscur dans lequel travaille tout agent de renseignement. À travers ce dispositif, notre ambition n’était pas seulement de raconter une odyssée singulière, celle des RG. Mais de ressusciter toute une époque qui en dit long sur celle que nous vivons aujourd’hui.

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