“Infrarouge” : « Une vie après la mine » mercredi 3 novembre sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 1 novembre 2021 1890
“Infrarouge” : « Une vie après la mine » mercredi 3 novembre sur France 2

Mercredi 3 novembre à 22:55, à la suite de la diffusion de deux nouveaux épisodes de “Germinal”, France 2 vous proposera de voir ou de revoir le document “Infrarouge” « Une vie après la mine » écrit et réalisé par Fabien Béziat, Hugues Nancy et Guillaume Terver.

Après plus de deux siècles d’exploitation minière, les dernières mines de charbon ont fermé leurs portes laissant derrière elles des hommes et des territoires dévastés.

Dans les bassins miniers du Nord Pas-de-Calais jusqu'au Sud-Ouest en passant par la Moselle, la Loire et le Bassin méditerranéen, les communes tentent de conduire au mieux la transition entre énergie fossile et énergie renouvelable tandis que les héros de la mine tombés dans l’oubli se battent encore pour défendre leurs droits, entretenir la mémoire de leur métier et parfois simplement pour rester en vie.

Une vie après la mine recueille les paroles, combats et souvenirs d’anciens mineurs qui aujourd’hui se demandent : « Doit-on perdre sa vie pour la gagner ? ».

Note d’intention de Fabien Béziat, Hugues Nancy et Guillaume Terver

Lorsque les derniers puits de mine ont fermé en 2003 et 2004, la France venait de vivre la lente agonie de son industrie charbonnière. Il avait fallu presque vingt années entre la décision définitive de fermeture prise en 1986 et la destruction du dernier chevalement en activité à La Houve (Moselle) en 2004.

L’arrêt des mines a plongé la communauté du charbon, comme tous les territoires miniers, dans une profonde crise à la fois économique et existentielle.

Si par leurs luttes, parfois violentes, les mineurs ont obtenu un congés charbonnier très favorable (80 % de leur rémunération jusqu’à la retraite) leur monde ne s’en est pas moins effondré. De « l’aristocratie ouvrière » les mineurs sont passés au statut de « nantis » voire de « parias ». Issus d’un monde particulièrement hiérarchisé au sein duquel les Charbonnages de France se chargeaient de l’organisation de la vie quotidienne comme des loisirs de leurs salariés (maternités, écoles, églises, services médicaux…), les mineurs se sont souvent sentis perdus et abandonnés lorsque les Charbonnages de France ont cessé leur activité. Pire dans les années 90, lorsque les dernières fosses ont fermé dans la région Nord-Pas-de-Calais, la société a tenté de rejeter l’héritage minier, préférant tourner la page et oublier un passé industriel dont elles avaient presque honte.

Les territoires miniers ont été frappés de plein fouet par l’arrêt de leur principale activité économique. En quelques années à peine, ce sont plus de 50 000 emplois qui ont été détruits. En quelques décennies, plus de 200 000. Toute l’organisation sociale, politique et économique en a été bouleversée. Pire les communes minières ont eu à traiter les graves conséquences environnementales de l’exploitation minière et se sont souvent retrouvées avec des quartiers entiers rétrocédés par les Charbonnages de France. Des milliers de kilomètres de voies privées, des dizaines de milliers d’habitations, souvent en très mauvais état sont venus tout à coup agrandir les périmètres de l’action publique, les maires se trouvant confrontés à des défis gigantesques sans les moyens d’y faire face.

C’est pour comprendre ce qu’a été cette vie après la mine que nous avons choisi de nous rendre dans trois territoires miniers ayant vécu dans leurs chairs comme dans leurs terres, les douloureuses conséquences de décennies d’industrie houillère.

Dans la dernière région minière du pays, la Lorraine (devenue Grand Est), au cœur du plus grand et du plus puissant bassin minier, le Nord-Pas-De-Calais (devenu Hauts-de-France) et dans le bassin minier historique de Carmaux-Cagnac-les-Mines dans le Tarn, nous avons tenté de saisir la vérité de la vie après la mine auprès des anciens mineurs de fond, ces gueules noires frappées par la maladie, en quête de reconnaissance et menant un combat mémoriel pour ne pas être totalement engloutis par la modernité.

Tout au long de notre plongée au cœur du pays des gueules noires oubliées, nous avons décidé de suivre plus particulièrement l’expérience du maire d’une commune minière emblématique : Loos-en-Gohelle, dans le Nord-Pas-de-Calais. Avec Jean-François Caron, nous avons cherché à comprendre ce qu’a représenté l’arrêt de cette industrie dans la commune aux 9 puits de mine. Il nous a fait partager son combat crucial pour la défense de la mémoire des mineurs, un combat qui a connu un incroyable aboutissement avec le classement du bassin minier au patrimoine mondial de l’humanité. Loos-en-Gohelle explore les voies de la résilience pour ces communes désindustrialisées qui doivent s’inventer un autre avenir sur les ruines de l’une des industries les plus polluantes au monde.

Dégâts miniers sur les hommes et la terre, combats mémoriels pour redonner une dignité à une corporation qui l’avait perdue et résilience territoriale de communes sinistrées, tels sont les enjeux d’Une vie après la mine.

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Publié dans Documentaires
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