Amour, sexe et consentement : soirée spéciale sur France 5 mardi 14 décembre

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL mardi 23 novembre 2021 6773
Amour, sexe et consentement : soirée spéciale sur France 5 mardi 14 décembre

Mardi 14 décembre à partir de 20:55, France 5 proposera une soirée documentaire événement autour de la sexualité et du désir.

Un premier documentaire inédit, « Option éducation sexuelle », donne la parole sans tabou à une douzaine d’adolescents, qui expriment leurs expériences, leurs doutes et leurs questionnements.

En seconde partie de soirée, le documentaire « Sexe sans consentement » aborde, à travers les paroles et témoignages de six femmes, cette « zone grise » de la sexualité sans consentement et les difficultés qu’elle soulève.

20:55 « Option éducation sexuelle »

12 adolescent.e.s volontaires sont réuni.e.s pendant plusieurs semaines pour parler de sexualité : la parole se libère, et circule, aucun sujet n’est tabou : le porno, l’orientation et l’identité sexuelle, le plaisir, le consentement…

Dans un lycée en banlieue parisienne, une douzaine d’adolescent-e-s, en classe de seconde générale ou professionnelle, se retrouvent dans une salle, pour assister à un cours pas comme les autres… Option éducation sexuelle ! Ils-elles ont 15 ans et ont été sélectionnée-e-s pour participer à 5 ateliers d’éducation à la sexualité, animés par Thomas Guiheneuc.

Le film raconte cette expérience pilote et suit le quotidien du groupe d’adolescent-e-s volontaires pendant plusieurs semaines.

À travers des exercices sur les représentations genrées, sur les forces et influences des normes et stéréotypes, sur le souci du plaisir de soi et de l’autre, sur la compréhension de l’égalité et du consentement, ces lycéen-ne-s se dévoilent et se racontent.

Note d'intention de Carine Lefebvre-Quennell

C’est au moment de la puberté de mon fils que j’ai commencé à réfléchir à un projet de film documentaire sur l’éducation sexuelle. Ma génération regardait les pages lingerie de La Redoute, ou Playboy, alors que presque tous les ados d’aujourd’hui ont libre accès au porno, souvent dès l’entrée au collège.

Ce qui était mystérieux, fantasmé, est désormais accessible en un seul clic ; c’est forcément fascinant à l’aube de la puberté. Pour être claire et directe, la plupart des ados auront visionné : fellation, sodomie, éjaculation faciale… avant d’avoir vécu leurs premiers ébats, parfois avant d’avoir roulé leur première pelle !

Je me suis demandé comment cela impacte leurs représentations des rapports hommes-femmes, à quel point cela induit des stéréotypes, des nouvelles normes, des nouveaux comportements, et si cela favorise la banalisation des violences sexuelles, les comportements sexistes, le harcèlement.

J’ai passé du temps dans un centre de planning familial, et auprès d’associations laïques ou catholiques, dans des collèges en Zep, ou des CFA et même des lycées privés chics : le plus souvent leurs interventions restent ponctuelles, même si la loi de 2001 exige que trois séances soient organisées par an et par niveau. Ces interventions de deux heures étaient le plus souvent anxiogènes, centrées sur les risques, et hétéro-normées. Je n’ai presque jamais entendu les mots : plaisir, désir, bisexuel, clitoris !

Et surtout, dans ces rares interventions scolaires, je n’ai presque jamais entendu les voix des jeunes… On voit beaucoup d’adultes s’exprimer sur le sujet de la sexualité des adolescents. Mais en réalité, les jeunes eux-mêmes, on ne sait pas grand-chose de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils ressentent.

En parlant avec beaucoup de filles et de garçons, j’ai cherché ce qui les anime, ce qui les questionne, ce qui les réjouit, ce qui les inquiète aussi. Le sujet du porno, qui était le point de départ de mon enquête, était présent dans nos échanges, comme une référence banale. D’autres préoccupations ont émergé : l’orientation sexuelle, la fluidité des genres, le consentement, les violences sexuelles et sexistes…

Comme je ne trouvais pas au fil de mes repérages un parcours d’éducation sexuelle satisfaisant, j’ai décidé d’élaborer un dispositif particulier qui puisse faire alterner parole individuelle et parole collective. Il me fallait donc écrire tout un parcours d’éducation sexuelle, en s’appuyant sur ce que faisaient les associations agrémentées, et trouver une animatrice ou un animateur expérimenté.e pour mener les ateliers.

À Rennes, nous avons rencontré Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs, qui intervient depuis plusieurs en années en milieu scolaire, notamment sur les questions de sexualité. Son rapport aux jeunes, très « cash », plein d’humour, sa personnalité charismatique m’ont convaincue d’avancer avec lui. Nous lui avons proposé d’intervenir auprès d’un petit groupe de volontaires pour un parcours plus long, plus complet, à concevoir ensemble spécialement pour le film, pour creuser tous les aspects de la sexualité. Un parcours dont on peut maîtriser le « fil rouge », les contenus, le choix des outils et exercices, même si, bien sûr, les séances garderaient la dynamique d’une approche par essence participative et vivante. Nous avons collaboré avec le Crips, l’association la plus en pointe et active dans les classes en Île-de-France.

Avec Thomas et avec Marie-Pierre Jaury la réalisatrice, nous avons ainsi imaginé un dispositif original et hybride : à la fois atelier d’éducation sexuelle « sur mesure » et tournage documentaire : une aventure filmique qui prend ancrage dans le lycée Viollet-le-Duc, dans les Yvelines, choisi parce qu’il mêle enseignement général et professionnel. La direction et l’équipe éducative nous ont ouvert grand leurs portes, une chance exceptionnelle dans l’univers frileux de l’Éducation nationale !

Enfin, l’aventure pouvait commencer…

Note d’intention de Marie-Pierre Jaury

Pour constituer la cohorte du dispositif que nous avons mis en place (5 ateliers sur l’éducation sexuelle), je suis allée, avec Thomas (intervenant de l’association Liberté Couleurs) présenter notre projet dans chaque classe de seconde générale et professionnelle du lycée Viollet-le-Duc.

Ce sont plus de 300 lycéen-ne-s à qui nous avons demandé s’ils-elles étaient partant-e-s pour participer à cette aventure. Beaucoup semblaient intéressés par le projet : « Cinq séances pour parler de sexe, c’est génial ! », d’autres plus réticent-e-s à l’idée d’être filmé-e-s…

Pour connaître leurs préoccupations, leurs questionnements, nous leur avons distribué un formulaire qu’ils-elles devaient remplir individuellement. Dessus plusieurs thèmes leur étaient proposés et qu’ils-elles pouvaient entourer selon leur choix : « plaisir », « amour », « porno », « masturbation », « LGBTQ+ », « préliminaires », « consentement »...

Après avoir dépouillé tous ces questionnaires, nous avions une idée un peu plus précise des lycéens et lycéennes que nous allions rencontrer. Pendant deux semaines, dans un petit bureau près de l’infirmerie de l’établissement scolaire, nous avons accueilli et discuté avec près d’une centaine d’élèves. Certain-e-s n’avaient pas forcément envie d’être sélectionné-e-s pour participer à l’expérience, mais tou-te-s avaient envie « d’en parler » !

Mais de parler de quoi au juste ?

De sexualité, et surtout de « leur » sexualité, celle de leur âge où regarder un porno n’est pas forcément dangereux, où la bisexualité est devenue banale, même si la plupart sont encore vierges. Cet âge où certain-e-s ont déjà vécu des expériences sexuelles, d’autres non, mais tou-te-s se posent énormément de questions : « La seule intervention que j’ai eue sur le sujet, j’étais en troisième et l’intervenante nous a parlé de la reproduction et des infections sexuellement transmissibles. Rien sur le plaisir, le corps, le consentement… Nous sommes les premier-ère-s concerné-e-s sur le sujet, mais on ne nous pose jamais de questions. »

À l’heure où tous ces adolescent-e-s n’ont rien raté de la série à succès de Netflix Sex Education, il était temps de leur parler un langage différent, plus proche de ce qu’ils-elles vivent, et de les écouter.

22:00 « Sexe sans consentement »

Pour la première fois, un documentaire, cosigné par Blandine Grosjean et Delphine Dhilly, aborde cette « zone grise » de la sexualité sans consentement. Six femmes revivent cet instant où elles n’ont pas réussi à repousser l’autre, à se faire entendre, avant de subir un rapport sexuel non désiré... Des femmes qui, depuis, ont appris à faire entendre leur voix !

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