« Les enfants du siècle, ils ne seront plus jamais les mêmes », document “Infrarouge”, mercredi 26 janvier sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 24 janvier 2022 2267
« Les enfants du siècle, ils ne seront plus jamais les mêmes », document “Infrarouge”, mercredi 26 janvier sur France 2

Mercredi 26 janvier à 23:05, France 2 diffusera le documentaire « Les enfants du siècle, ils ne seront plus jamais les mêmes » écrit et réalisé par Gérard Miller et Coralie Miller, coécrit par Anaïs Feuillette.

Ils ont entre 18 et 25 ans et, comme pour Alfred de Musset deux cents ans plus tôt, les « confessions » de ces enfants du siècle dont la pandémie a changé la vie devaient être recueillies.

Ils sont nés avec le nouveau millénaire, ils ont entre 18 et 25 ans et ils croyaient que le monde allait bientôt leur appartenir.

Quand le covid est arrivé, on leur a demandé de retourner dans leur chambre et ils ont obéi.

Certes, un peu plus tard, quelques-uns sont sortis de leur tanière et, le temps d’une fête, ils ont marché hors des clous dans la réprobation générale. Et pendant plusieurs mois, les émissions de télévision se concentrèrent alors non sur leur souffrance, mais sur leur irresponsabilité.

Jusqu’au moment où on commença à se dire que cette crise les avait certainement marqués autant que les adultes. Mais comment vivent-ils au quotidien, comment désirent-ils encore, comment réussissent-ils à ruser avec le réel pour lui échapper ? Et surtout, après deux ans de pandémie, en quoi les enfants du siècle ne seront-ils plus jamais les mêmes ?

Eh bien, voilà, c’est justement ce qui nous a donné envie de faire ce film : comprendre précisément ce qui s’était passé pour eux et en quoi ils avaient changé.

Note d'intention des auteurs

On ne vit pas une période aussi folle et inédite que celle que nous connaissons depuis bientôt deux ans sans en sortir transformé, surtout à un âge où l’on se construit encore et où on est si perméable.

Ce film propose donc une rencontre directe, « sans masques », avec des jeunes gens qui témoignent de cette si longue parenthèse, à la fois déstabilisante et fondatrice. Il cherche à voir ce qui les a traversés tous et toutes, collectivement, confrontés aux mêmes contraintes objectives, mais aussi comment chacun, subjectivement et selon sa position personnelle, s’est retrouvé dans des problématiques particulières.

Pour certains, ce sont les difficultés matérielles – professionnelles, scolaires, financières – directement liées au covid qui dominent ; pour d’autres, ce sont des problématiques plus psychologiques, mais aux répercussions également dévastatrices. Pour la plupart, ce sont aussi des désarrois propres à leur âge que le covid vient amplifier – comment trouver l’amour ? comment cultiver une vie sociale ? comment s’autonomiser de ses parents ?
Quelle que soit l’époque, se projeter quand on entre dans l’âge adulte est déjà tellement difficile – comment y parvenir quand on est à ce point contraint, enfermé dans un présent qui chaque jour paraît un peu plus incertain et absurde ? Sans possibilités réelles de projets ou de perspectives. Et puis comment désirer, embrasser, faire l’amour, quand on vit sous la bannière d’un syntagme aussi figé que répulsif : les « gestes barrières » ? La génération du selfie ne peut plus voir de visage pour de vrai, et ne serait-ce qu’effleurer l’autre est désormais interdit. Or passer de l’enfance à l’âge adulte, ce n’est pas seulement voir ses propres formes se dessiner ou ses poils pousser, ce n’est pas seulement voir son corps changer, c’est aborder in vivo le corps de l’autre !

Si nous nous sommes spécifiquement intéressés aux jeunes dans ce film, c’est bien sûr parce qu’ils ont été trop longtemps négligés par des adultes prompts à considérer que les sacrifices demandés n’étaient rien à l’aune de la longue vie qu’ils avaient devant eux… Pourtant, tout être humain est un être social, dont le cerveau s’atrophie lorsqu’il est privé des interactions dont il a besoin. Sortir, faire du sport, de la musique, voir ses amis, faire des rencontres, travailler en groupe, parler directement à son prof – comment a-t-on pu penser que tout cela pouvait être suspendu pendant des mois et des mois sans avoir de conséquences autres qu’une frustration presque enfantine ? Le fait est que le quoi qu’il en coûte commence à coûter énormément, le rapport à l’écran prend des proportions inquiétantes, la perte de sens progresse et le désarroi s’installe.

Ce qui nous a intéressé, c’est d’aller voir quelles sont les contraintes spécifiques que les jeunes ont rencontrées, avec ce repli sur la cellule familiale à un âge où tout les amène à prendre le large, avec la peur de la mort qui ne devrait pas normalement les concerner, avec l’impossible projection dans une société qui ne semble plus avoir prévu de place pour les nouveaux entrants. Et il nous a fallu pour cela une polyphonie de voix pour donner de l’épaisseur, pour donner du sens au mot génération.

Citadin ou campagnard, banlieusard ou habitant des beaux quartiers, tout jeune bachelier ou doctorant, étudiant à la recherche d’un travail alimentaire ou tout nouveau salarié, ces jeunes filles et ces jeunes hommes se répondent par leurs récits communs et la singularité de leurs positions personnelles. Et en multipliant ainsi les points de vue, nous ne pensons pas être restés en surface, mais au contraire être partis puiser dans la multiplicité des témoignages recueillis un certain nombre de récits, d’anecdotes, de réflexions qui peuvent prendre valeur d’universel.

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Publié dans Documentaires
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