Jean Giono est un être complexe et tourmenté. Il est marqué par la Première Guerre mondiale et en particulier l’enfer de Verdun, une blessure profonde qui transparaît dans bon nombre de ses écrits. De ce traumatisme découle également sa position de « pacifiste radical » dont il ne déviera jamais. Elle le conduira jusqu’à des compromissions avec les nazis durant l’Occupation et à des soupçons de collaboration, sans doute infondés, qui terniront durablement son image.
Amoureux des femmes, ami fidèle et père attentionné : ce film dépeint également l’homme derrière l’artiste. Emportés par le témoignage émouvant de sa fille, Sylvie Giono, et par les éclairages de Jacques Meny, président de l’Association des Amis de Jean Giono, et d’Emmanuelle Lambert, auteure de Giono Furioso, commissaire de la récente exposition Giono au Mucem à Marseille, nous pénétrons dans l’intimité de cet écrivain prolixe qui a toute sa place au panthéon des monstres sacrés de la littérature du siècle dernier. Amoureux des livres, il rassemble dans sa maison du Paraïs à Manosque une bibliothèque de plus de 9 000 ouvrages, dont il disait qu’elle était « son œuvre la plus aboutie » !
Des archives uniques sont portées pour la première fois à l’écran : des carnets de guerre aux correspondances privées, des albums de famille aux manuscrits…
Autant de témoignages précieux pour cerner une personnalité ô combien contrastée, bien loin des schémas simplistes et des idées reçues.