Première destination touristique d’Asie, la Thaïlande est aussi un des pays les plus dangereux en matière de sécurité routière.
Avec plus de 20 000 personnes décédées sur l’asphalte chaque année, le « pays du sourire » occupe la deuxième place au classement des routes les plus meurtrières du monde. C’est 6 fois plus qu’en France. Là-bas, ce ne sont pas moins de 55 morts en moyenne qui sont à déplorer chaque jour, soit 2 décès par heure ! Une véritable hécatombe ! Premiers concernés : les utilisateurs de deux-roues, qui représentent près de ¾ des victimes. En cause, une passion « nationale » pour la vitesse, des comportements dangereux, l’abus d’alcool au volant mais aussi et surtout, un port du casque en option.
Autre source importante d’accidents, les tuks tuks, ces véhicules thaïlandais à trois roues, typiques de la région. Connus comme étant un des moyens de déplacement les plus utilisés par les touristes et les locaux, ils sont pourtant souvent victimes d’impressionnants carambolages.
Des courses de vitesse illégales sont également organisées un peu partout dans le pays, parfois au milieu de zones urbanisées ou dans des axes routiers très fréquentés, comme à Bangkok, la capitale du pays. Résultat : des accidents aux conséquences souvent dramatiques, décimant des familles entières. Comme celle de Saraya, dont la vie a basculé lorsqu’une une voiture lancée à plus de 100 km en plein centre-ville, a fauché son mari et blessé très grièvement sa fille. Alors âgée de 5 ans, elle est depuis devenue tétraplégique.
Pour venir en aide à ces victimes de la route, la Thaïlande compte sur des services d’urgences réactifs. Mais, chose étonnante, à Bangkok, les ambulanciers sont tous des bénévoles. Des Monsieur et Madame tout le monde, des chefs d’entreprises, chauffeurs-livreurs, ou encore vendeurs dans la vie, qui décident de venir en aide à leur prochain. Et ils doivent également acheter leur propre matériel.
De leur côté, les autorités tentent par tous les moyens d'endiguer le fléau de l'insécurité routière. Mais avec des amendes ne dépassant jamais les 500 baths (13 euros), quel que soit l’excès de vitesse et un problème de corruption au sein de la police, difficile de changer les mauvaises habitudes des chauffards thaïlandais… Seule la mise en place d’un permis à point, à partir de janvier 2023, pourrait faire bouger les lignes.