"Résistances" : série documentaire à voir sur ARTE mardi 25 avril 2023 - Vidéo

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL dimanche 23 avril 2023 1780
"Résistances" : série documentaire à voir sur ARTE mardi 25 avril 2023 - Vidéo

À travers les parcours d’une trentaine d’hommes et de femmes, Patrick Rotman reconstitue le puzzle de la Résistance. Une fresque magistrale, tissée d’images et de témoignages d’archives, de documents méconnus et de reconstitutions en animation, à découvrir sur ARTE mardi 25 avril 2023 à 20:55.

La Résistance ne fut pas une, mais plurielle. De la débâcle à la Libération, des embryons d’organisations à la difficile unification sous l’égide du général de Gaulle, Patrick Rotman restitue cette hétérogénéité en entrelaçant les destins d’une trentaine d’hommes et de femmes, chefs et fantassins de l’armée des ombres.

Composée de témoignages, souvent poignants, de résistants – à l’instar d’une archive où Christian Pineau raconte avoir rasé Jean Moulin, affreusement torturé, à la prison de Montluc –, d’images rares de la France occupée, de documents méconnus (lettres, rapports, fiches d’agents infiltrés…) et de remarquables reconstitutions en animation d’épisodes clés – d’une réunion sous tension entre Frenay et Moulin à l’attentat du métro Barbès –, cette fresque aussi dense que passionnante explore trois facettes d’une même histoire : celle des mouvements et réseaux clandestins, celle de leur relation avec l’opinion française, et celle de la répression orchestrée par l’occupant et le régime de Vichy.

20:55 Épisode 1 Le bricolage héroïque. Été 1940-juin 1941 

À l’été 1940, la France est vaincue. Si certains refusent la capitulation, l’immense majorité des Français se rangent derrière le maréchal Pétain, qui a demandé l’armistice. L’appel à la résistance d’un général inconnu, Charles de Gaulle, le 18 juin sur les ondes de la BBC, pousse Jeanne Bohec, Daniel Cordier ou encore Gilbert Renault, alias le colonel Rémy, à rejoindre Londres. Ce dernier créera l’un des premiers réseaux de renseignements sur le sol français.

De petits groupes se constituent en parallèle, qui diffusent des tracts, feuilles et journaux clandestins. En zone occupée, le syndicaliste Christian Pineau fonde Libération-Nord, tandis que Philippe Viannay, avec le soutien d’Hélène Mordkovitch, lance Défense de la France. En zone libre, un groupe baptisé "La Dernière Colonne" (futur Libération-Sud) se constitue autour d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie, avec le philosophe Jean Cavaillès et les époux Aubrac. À Lyon, Henri Frenay et Berty Albrecht créent ce qui deviendra Combat, pendant que Jean-Pierre Levy pose les bases de Franc-tireur.

Les forces de sécurité du Reich prennent rapidement la menace au sérieux et recrutent des agents doubles. Infiltré, le réseau du musée de l’Homme, auquel participe l’ethnologue Germaine Tillion, est démantelé début 1941. Lui aussi trahi, Honoré d’Estienne d’Orves, l’un des premiers agents de la France libre, est fusillé en août.

21:50 Épisode 2 Tournants. Juin 1941-novembre 1942

Après l’invasion de l’URSS par Hitler en juin 1941, le Parti communiste se lance dans la lutte armée.

En août, le colonel Fabien (Pierre Georges), qui dirige l’Organisation spéciale, exécute un officier nazi à la station de métro Barbès. Les attentats individuels conduisent à de terribles représailles : des otages, comme Guy Môquet, sont fusillés, provoquant l’effroi parmi la population.

Au printemps 1942, l’ensemble des groupes armés communistes sont regroupés au sein des FTP (Francs-tireurs et partisans), dont la branche FTP-MOI (Main-d’œuvre immigrée) se spécialise dans la guérilla urbaine.

À Londres, des responsables de la résistance intérieure, dont Christian Pineau, convainquent le général de Gaulle de s’engager publiquement pour la démocratie et la république. Chef du gouvernement de Vichy depuis avril, Pierre Laval a nommé René Bousquet à la tête de la police. Entre la traque des résistants et les rafles de juifs, la collaboration s’intensifie.

Parachuté en France en juin 1942, Jean Moulin a reçu pour mission d’unifier les mouvements de résistance de la zone sud. Après d’âpres discussions avec Frenay, d’Astier et Levy, un comité de coordination est créé sous l’autorité de l’ancien préfet, tandis que le général Delestraint est choisi pour diriger l’organisation militaire commune, l’Armée secrète.

22:45 Épisode 3 Unification. Novembre 1942-juin 1943

En réaction au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l’armée allemande envahit la zone sud le 11 novembre 1942.

Début 1943, Libération-Sud, Combat et Franc-tireur fusionnent au sein des MUR (Mouvements unis de la Résistance), dirigés par Jean Moulin. En février, sous la pression de Hitler, qui manque de main-d’œuvre, Laval signe une loi instaurant le Service du travail obligatoire (STO). Les réfractaires au départ se réfugient dans les maquis, souvent aidés par les populations locales.

Alors que les Alliés lui préfèrent le général Giraud, de Gaulle doit maintenant unifier l’ensemble de la résistance intérieure pour asseoir sa légitimité. Pierre Brossolette est chargé d’inventorier et de coordonner les mouvements de la zone nord. Malgré de vives oppositions, le Conseil national de la résistance (CNR), présidé par Jean Moulin, voit le jour aux forceps en mai 1943. Regroupant les grandes organisations des deux zones, la CGT et la CFTC, ainsi que six partis politiques, le CNR réclame l’instauration d’un gouvernement provisoire à Alger sous la présidence du général de Gaulle.

Dans le même temps, les combattants de l’ombre, traqués, subissent de lourdes pertes : le général Delestraint, chef de l’Armée secrète, est arrêté et déporté. Le climat de méfiance et de rivalité qui règne au sein de la Résistance favorise par ailleurs la chute de Jean Moulin, arrêté le 21 juin près de Lyon.

23:40 Épisode 4 Unification. Novembre 1942-juin 1943

Malgré les coups durs et le manque de moyens, la résistance armée prend une ampleur inédite à l’été 1943.

En septembre, une unité des FTP-MOI, emmenée par le jeune Marcel Rayman, abat un colonel SS à Paris. Mais un vaste coup de filet de la police française anéantit bientôt le groupe, dirigé par Missak Manouchian. Si les maquisards défilent au grand jour à Oyonnax le 11 novembre, la bataille des Glières, quelques mois plus tard, rappelle la férocité de la répression, menée conjointement par la Wehrmacht et la milice de Joseph Darnand.

Fin 1943, de Gaulle est à la tête d’institutions républicaines (Comité français de libération nationale et Assemblée consultative provisoire) qui intègrent un grand nombre de représentants de la résistance intérieure. L’unification se poursuit avec la fusion des organisations militaires au sein des Force françaises de l’intérieur (FFI).

Après le débarquement allié du 6 juin 1944, les maquis, comme celui de Georges Guingouin dans le Limousin, voient affluer les volontaires, tandis que les Allemands, en déroute, se vengent sur les populations civiles.

À Paris, le chef des FFI, Henri Rol-Tanguy, déclenche l’insurrection, ouvrant la voie au général Leclerc.

Après la libération complète du territoire, de Gaulle peut rétablir les institutions et mettre en œuvre le programme du CNR. Un grand nombre de résistants, qui ont rêvé ces lendemains qui chantent, seront les cadres de la reconstruction du pays.

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Publié dans Documentaires, Mardi
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