"Le début de la faim" : immersion dans une épicerie sociale et solidaire de Poitiers à voir sur France 2 le 4 octobre 2023

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL jeudi 14 septembre 2023 1976
"Le début de la faim" : immersion dans une épicerie sociale et solidaire de Poitiers à voir sur France 2 le 4 octobre 2023

Mercredi 4 octobre 2023 à 22:50 dans "Infrarouge", France 2 proposera une plongée au coeur de l'humain et de l'entraide pour lutter contre la violence de la faim avec la diffusion du documentaire « Le début de la faim ».

Un lieu : l’épicerie sociale et solidaire Cap Sud à Poitiers. Elle est animée, gérée, organisée, tenue, par Chloé à l’énergie débordante, et par une joyeuse bande de bénévoles. Chloé connaît les prénoms et les situations des 450 clients de l’épicerie mais aussi les susceptibilités et les petits plaisirs de chacun.

C’est souvent un accident de la vie qui pousse les clients à passer la porte de l’épicerie. Qu’ils travaillent ou touchent le RSA, ce qu’ils mettent dans l’assiette est devenu au quotidien la variable d’ajustement. Petit à petit la faim est alors venue ébranler leur quotidien, a poussé au repli sur soi et à la perte de confiance.

Cette épicerie est le point d’ancrage du film et de croisement de tous ceux qui viennent y chercher à manger. Parmi eux, Sabrina, Laurent, Lucie et Malik, Laëtitia, Denis, Jatmir, Anita... Tous sont clients de l’épicerie depuis plus ou moins longtemps et ont un reste à vivre quotidien inférieur à 7 €. Mais tous ont aussi l’envie irrépressible de s’en sortir, de voir leurs enfants grandir dans de bonnes conditions et le sens du partage.

Chloé a bien compris tout ça, c'est pourquoi elle met tout en œuvre pour que chaque client entre dans l’épicerie sans baisser les yeux et que chacun y trouve de quoi se nourrir dignement.

Note d’intention de Ketty Rios Palma, réalisatrice

La question de la faim, ou plutôt la peur de l’assiette vide, s’est insinuée en moi lorsque je suis devenue maman : que faire si je n’ai pas assez d’argent pour bien nourrir mes enfants pour qu’ils grandissent bien. Alors, lorsqu’Olivier Wlodarczyk me parle de son envie de produire un documentaire qui raconte un quotidien menacé par le manque de nourriture, de penser un film en partant de ce constat implacable qu’en France, aujourd’hui, un Français sur cinq ne peut pas se payer à manger trois fois par jour… je dis oui tout de suite.

Cette insécurité alimentaire ne touche plus seulement les personnes dans une grande précarité. Elle n’est pas le fait d’une catégorie sociale unique et ses causes sont multiples. Ce sont les salariés précaires, les travailleurs pauvres, ceux qui vivaient déjà sur le fil, que la crise sanitaire a fait basculer du mauvais côté et qui aujourd’hui subissent difficilement une inflation qui ne cesse d’augmenter. « Bien manger » est devenu un luxe.

Je décide de m’implanter dans une ville moyenne, mi-rurale, mi-urbaine. Une petite ville de province où on n’imagine pas que des familles puissent être touchées par la faim. Je rencontre tous les acteurs locaux de l’aide alimentaire et découvre les épiceries sociales et solidaires, une en particulier, tenue par Chloé, petite brindille dynamique, blonde aux grands yeux bleus, qui me propose d’abord de « venir voir par moi-même ». C’est celle de Cap Sud, en plein cœur du quartier de Bellejouanne, à Poitiers. Pour y avoir accès, le reste à vivre par jour et par personne doit être inférieur à 7 €. Les clients peuvent acheter tout ce qu’ils souhaitent en fonction du nombre de personnes qui vivent dans le foyer. J’y rencontre tous les visages de l’insécurité alimentaire. À l’épicerie, on se croise sans baisser la tête, on se dit bonjour, on prend des nouvelles. Je trouve dans ce lieu une humanité rare et précieuse. Les clients s’y sentent reconnus, considérés, un peu délestés de la honte liée au besoin accablant de nourriture.

Quand je demande à Chloé ce qu’elle pense de filmer l’épicerie et ses clients pendant plusieurs mois, je m’attends à ce qu’elle prenne peur, mais c’est tout le contraire. Elle est sincèrement heureuse, heureuse que je m’intéresse à toutes ces personnes. Elle m’aide alors à tisser le lien de confiance indispensable pour que tous acceptent l’idée d’apparaître dans un documentaire à visage découvert.

Pour rendre compte de la multiplicité des situations, le film accompagne en dehors de l’épicerie trois de ses clients : Sabrina, aide-soignante intérimaire, qui élève seule ses deux fils, Laurent, artisan-photographe sans travail depuis la crise covid, et Lucie et Malik, un jeune couple au chômage qui s’est pris l’inflation de plein fouet.

Avec une caméra qui filme en douceur, « Le début de la faim » s’interdit tout misérabilisme et valorise l’humanité, l’entraide, sans jamais nier la violence de la faim.

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