Paysages lunaires, reliefs abrupts, climat rude : le Venezuela abrite une multitude de tepuis, des reliefs au sommet plat qui surplombent la jungle tropicale. Littéralement "montagnes des dieux", ces hauts plateaux possèdent une dimension sacrée dans la culture autochtone.
S’ils fascinent depuis des siècles, certains n’ont encore jamais été foulés par l’être humain. Dans le sud-est du pays, une équipe scientifique internationale réalise une mission sur le tepui d’Auyán (la "montagne du diable " en langue des Indiens Pemóns) qui culmine à plus de 2 600 mètres dans le parc national Canaima. Dans les entrailles de ce géant de grès, le géologue italien Francesco Sauro a découvert un immense système de grottes.
Tandis que ce dernier conduit l’exploration de l’inhospitalier réseau de galeries, sa compatriote Martina Cappelletti, microbiologiste, espère trouver des bactéries qui pourraient intéresser la médecine.
Pendant ce temps, le bioacousticien français Michel André prévoit d'étudier la riche biodiversité sur son plateau en procédant à des enregistrements sonores.
Le biologiste et alpiniste vénézuélien Federico Pisani espère, lui, y découvrir de nouvelles espèces végétales et animales.
Rude épreuve
Accessible seulement par hélicoptère, le tepui d’Auyán vénézuélien met à rude épreuve l’équipe de chercheurs : son sommet, parsemé de crevasses traîtresses, se révèle également envahi de plantes carnivores. Dans le réseau de galeries souterraines, ses membres, privés de la lumière naturelle, avancent péniblement, livrés à eux-mêmes plusieurs jours durant...
Le récit passionnant d’une mission scientifique menée dans l’un des plus anciens paysages de la Terre, formé voilà près de deux milliards d’années.