Premier d’une portée de trois louveteaux, Scout, jeune mâle plein d’énergie, joueur et aventureux, ne peut encore subvenir lui-même à ses besoins et ses aînés veillent sur sa survie.
Depuis l’entrée en vigueur de la convention de Berne (1982), qui protège les espèces menacées, et la chute du rideau de fer, qui fermait les frontières des pays de l’ancien bloc soviétique, les loups ont pu s’approprier de nouveaux territoires. Certains d’entre eux ont ainsi migré de l’ouest de la Pologne vers l’est de l’Allemagne. C’est là, dans une forêt exploitée par l'homme, que la famille de Scout a élu domicile.
Les mois passant, le louveteau gagne en autonomie : il apprend à chasser du petit gibier – des proies à sa portée, dont des marcassins et des faons –, à se cacher des humains et à trouver des points d’eau où s’abreuver. Quand l’heure est venue pour lui de quitter sa meute pour fonder sa propre famille, Scout entreprend un éprouvant périple de 500 kilomètres au terme duquel il s’établit aux Pays-Bas, dans le parc naturel de la Veluwe.
Un siècle et demi d’absence
Pendant quatre ans, Cees van Kempen et son équipe ont suivi une meute de loups installée dans une forêt allemande puis la migration de l’un de ses membres – Scout, personnage principal du film – vers les Pays-Bas. Ayant trouvé une compagne, ce dernier a engendré cinq louveteaux, la première lignée enregistrée par le royaume depuis un siècle et demi.
Ponctué d’informations sur le mode de vie du canidé et les raisons qui ont favorisé son retour en Europe de l’Ouest, ainsi que sur les différents périls qui le menacent – l’urbanisation, les infrastructures routières et ferroviaires qui rendent ses déplacements risqués, le changement climatique qui assèche mares et ruisseaux… –, ce documentaire, sorti en salles en Belgique et aux Pays-Bas, bat en brèche certaines idées reçues qui collent à la peau du prédateur, notamment la peur que cet animal pourtant craintif continue de susciter.