Été 1941. La Wehrmacht est aux portes de Leningrad, qui compte alors 2,5 millions d’habitants.
Trois mois après le déclenchement de l’opération "Barbarossa", Hitler décide de raser la deuxième ville d’URSS de la surface de la Terre et de refuser toute capitulation.
Mais alors que le dictateur nazi pense voir tomber rapidement ce "berceau du bolchévisme", la population résiste et le blocus s’éternise : il durera huit cent soixante-douze jours, de septembre 1941 à janvier 1944, et coûtera la vie à plus d’un million de civils, principalement morts de faim et de froid.
Chape de silence
Quatre-vingts ans après la libération de la ville – redevenue Saint-Pétersbourg en 1991 –, le réalisateur Artem Demenok reprend le principe de ses documentaires sur Moscou (2021) et Stalingrad (2022) pour faire entendre les voix, principalement féminines, des assiégés de Leningrad.
Entrelaçant des fragments de journaux intimes des habitantes, les écrits d’un soldat allemand et des archives filmiques parfois insoutenables, ce film saisissant raconte le quotidien de souffrances d’une ville entière condamnée à mourir dans le silence. Car, aussi bien pendant le blocus qu’après la guerre, cette page de l’histoire a été étouffée par la censure soviétique, soucieuse de préserver l’image héroïque de ce foyer de la révolution d’Octobre.