"Espagne, une guerre sans fin", plongée en archives au cœur de la fratricide guerre d’Espagne sur Arte mardi 11 novembre 2025

jean marc.verdrel Par Jean-Marc VERDREL | Rédacteur, expert de la TV
Publié lundi 10 novembre 2025 151
"Espagne, une guerre sans fin", plongée en archives au cœur de la fratricide guerre d’Espagne sur Arte mardi 11 novembre 2025

Avec les témoignages des héritiers des deux camps, enfants de républicains et de franquistes, une passionnante plongée en archives au cœur de la fratricide guerre d’Espagne, qui hante encore profondément les mémoires, à découvrir sur Arte mardi 11 novembre 2025 à 21:00.

En formidables archives nourries d’une imagerie héroïque – la guerre d’Espagne a inspiré les photographes et les cinéastes –, ce documentaire en deux parties retrace ce conflit fratricide en donnant la parole aux enfants des combattants des deux camps.

Enfouie pendant des décennies et entourée d’un tabou, y compris sous des gouvernements de gauche, la mémoire de la guerre civile resurgit pour révéler des traumatismes restés à vif et une société espagnole encore polarisée par ce passé. "Aucun médecin ne laisserait de nouvelles tumeurs se développer", lâche ce petit-fils de franquiste pour justifier la violence déployée par la dictature, quand un autre, appartenant à une famille républicaine, évoque le "sentiment d’infériorité intériorisé par les vaincus". Alors que l’affaire des enfants volés du franquisme a été dévoilée il y a quinze ans seulement, des fouilles de charniers sont aussi désormais organisées pour identifier les victimes et permettre un deuil resté longtemps impossible.

Neuf décennies plus tard, une plongée passionnante dans une guerre qui a profondément marqué l’Espagne, l’Europe et le monde.

21:00 Partie 1

Espagne, 17 juillet 1936. Un soulèvement militaire, parti de la garnison de Melilla basée au Maroc, tente de faire tomber la IIe République, proclamée en 1931 à l’issue d’élections démocratiques. Dans ses grandes réformes, qui affolent les élites, la bourgeoisie et l’Église, les insurgés voient un fléau animé par des bolchevik. Pour la défendre, le gouvernement autorise la population à prendre les armes. Des milices de soldats improvisés, dont nombre de femmes, se forment, épaulées par la fraction loyaliste de l’armée. Madrid résiste. Mais avec le ralliement aux nationalistes du général Franco, qui prend la tête de l’armée d’Afrique, le pays sombre dans une guerre civile totale. Abandonnée par les démocraties occidentales, la République espagnole vacille. En quelques semaines, les nationalistes, soutenus par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, s’emparent des régions conservatrices, et imposent une "terreur blanche" dans les villes et villages conquis, perpétrant des viols et exécutant sommairement des élus, des militants de gauche et des fonctionnaires. Dans un esprit de revanche contre la République laïque, la plupart des membres du clergé les rejoignent. Dans les zones encore acquises aux républicains, des religieux sont à leur tour traqués et abattus. Avec la prise de pouvoir par les anarchistes à Barcelone et en Aragon s’amorce alors une révolution sociale, et à l’automne 1936 débarquent les premiers contingents des Brigades internationales. La guerre s’intensifie.

En avril 1937 à Guernica, un quart des habitants trouve la mort dans le premier bombardement massif de civils par la légion Condor nazie. En mai à Barcelone, de sanglants combats opposent anarchistes et communistes. Alors que les Soviétiques livrent aux républicains des armes insuffisantes et obsolètes, le NKVD de Staline s’emploie à éliminer les membres du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste), qui avait dénoncé les grandes purges de Moscou. Les nationalistes, eux, font bloc derrière un Caudillo à l’ascension fulgurante, chef d’État, des armées, et bientôt chef suprême du parti unique.

21:50 Partie 2

1er avril 1939. Au lendemain de la chute de Madrid, les armes se taisent après mille jours de combats et 400 000 morts, dont une moitié de civils. Avec la victoire du franquisme, une chape de plomb s’abat sur une Espagne traumatisée et profondément fracturée, jusqu’au cœur des familles. Le Caudillo, qui avait promis une paix de la réconciliation, poursuit sa croisade contre les républicains. Dès 1940, plus de 240 000 détenus s’entassent dans des camps de concentration. Au cours des premières années de la dictature, entre 150 000 et 200 000 personnes disparaissent, enterrées à la hâte au bord des routes et dans des fosses communes.

À partir de 1941, dans des territoires républicains rongés par la misère, la famine sévit, causant la mort de 200 000 Espagnols. Avec l’armée, le parti unique et l’Église comme piliers, le régime franquiste entreprend une mission de "régénération morale de la patrie". En cours d’émancipation sous la République, les femmes, surveillées, sont renvoyées à leur foyer. Des baptêmes de masse sont organisés et plus de 30 000 bébés sont arrachés à leur mère détenue. Face à l'impitoyable répression, une poignée d’hommes et de femmes prennent le maquis pour continuer la lutte. Mais l’appui espéré des armées alliées pour renverser Franco ne vient pas. Le Caudillo ne connaît pas la même fin que Hitler et Mussolini, et la guerre se poursuit en silence.

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Publié dans Documentaires, Mardi
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