Olivier Delacroix nous parle de la 6ème saison de son émission “Dans les yeux d’Olivier” sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL mercredi 11 mai 2016 5004
Olivier Delacroix nous parle de la 6ème saison de son émission “Dans les yeux d’Olivier” sur France 2

Olivier Delacroix reprend la route à travers la France pour une 6e saison inédite de la collection “Dans les yeux d’Olivier” à découvrir au mois de juin, puis à la rentrée sur France 2.

Six numéros inédits où Olivier Delacroix pose, avec délicatesse et empathie, un regard atypique sur notre société et sur les Français. Avec son sens tout particulier de l’écoute et son intérêt profond pour ceux qu’il rencontre, il va chercher la parole là où les épreuves et les traumatismes de la vie l’ont emprisonnée. Avec tact, gentillesse et délicatesse, il rend la parole plus libre. Entretien.

Peut-on évoquer les thématiques des trois films inédits qui seront traitées dans la collection « Dans les yeux d’Olivier » ce mois de juin ?

Nous cherchons toujours à aborder des sujets éloignés les uns des autres, car l’intention première de ce programme est de voyager au coeur de l’aventure humaine en touchant des réalités et des problématiques différentes. Le premier sujet, Infirmières : à l’épreuve de la vie, traitera des infirmières. C’est une immersion dans l’univers du soin qui nous permet d’aller au-devant d’une réalité qui est de l’ordre de la vocation, de l’engagement de la jeunesse. Nous sommes partis à la rencontre de femmes – et d’hommes – dont l’engagement humain est total, de gens qui sont entièrement dédiés aux autres dans le quotidien de la maladie.
Le deuxième film, Nés dans le mensonge, part à la rencontre de gens qui ont dû, pour une raison ou pour une autre, grandir dans le mensonge. Il met en lumière la nécessité de connaître ses origines pour se construire pleinement et montre que, quand il manque une pièce du puzzle, les contours de notre vie deviennent flous et tout semble étrangement s’écrouler autour de nous.
Enfin, Burn out : le point de rupture se penche sur l’univers du travail et sur ce syndrome d’épuisement professionnel qui peut toucher chacun d’entre nous, dans tous les corps de métier. Les personnages du film témoignent de notre incapacité à résister aux sollicitations et à nous protéger dans le cadre de notre métier, que ce soit par ambition, par devoir ou par conscience professionnelle. Le film montre aussi que lorsque la rencontre a lieu entre la fragilité des uns et la cruauté et l’inconscience des autres, les circonstances sont malheureusement réunies pour que le drame advienne. Malheureusement, cela arrive…

Les trois sujets réunissent aussi des gens qui, chacun à leur endroit, sont en mal de reconnaissance…

On est dans une société où tout va de plus en plus vite, où l’on demande aux gens de fournir en permanence davantage tout en étant chaque fois moins reconnus, où certains prennent des décisions à notre place, des décisions qui nous engagent… et nous fragilisent. Nous partageons tous un besoin de reconnaissance qui n’est pas comblé. Et nous avançons tous dans la brume, ne serait-ce que par épisode. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les téléspectateurs se retrouvent dans ces schémas de vie marqués par les épreuves. Avec ce sentiment partagé qu’ils ne sont pas seuls à traverser le brouillard, à connaître l’adversité, à ne pas être considérés à leur juste valeur. Il est intéressant d’observer la manière dont, au travers des épreuves, les gens développent des stratégies de survie qui leur permettent de trouver des solutions pour se remettre debout. Les téléspectateurs que je rencontre me disent qu’ils s’identifient aux personnages de ces films car ils effectuent des parallèles avec leur propre histoire, leurs propres expériences. Et j’en dirai autant pour moi. Je m’identifie à ces gens, à leur histoire, et ils m’aident à apprendre sur moi. Ce sont aussi nos histoires qui résonnent dans les leurs… C’est la même énergie qui infuse ! Mais pour que la rencontre opère, il ne faut pas rester à la surface des choses, il faut prendre le temps de dérouler les situations, d’écouter, de comprendre… Il faut s’attarder auprès des personnages mais aussi auprès de leurs proches, car la chaîne humaine qui les entoure donne beaucoup de relief, de même qu’une profondeur de champ différente à leurs histoires.

Ces histoires disent quelque chose sur les dysfonctionnements de notre société… Y a-t-il une volonté de participer à une forme de prise de conscience ? De se poser en lanceur d’alerte ?

Ce serait bien présomptueux de ma part de me poser en lanceur d’alerte. En revanche, oui, je revendique qu’il s’agit de films militants parce qu’ils invitent à porter le regard sur des phénomènes qui ne sont pas considérés à leur juste importance, parce qu’ils s’attardent auprès des « invisibles », auprès de tous ceux vivant des réalités qui méritent d’être connues mais dont on ne considère pas suffisamment la difficulté. Il y a effectivement la volonté de provoquer une prise de conscience. Le désir de montrer que, quand on est victime d’un burn out, on traverse une aventure humaine chaotique, grave et potentiellement dangereuse ; l’intention de rendre compte du quotidien des infirmières, de leur apport essentiel auprès de ceux qui vivent la maladie et côtoient la mort ; le souhait de témoigner que lorsqu’on est nés dans le mensonge, on peine à se construire car, dans le désordre qui nous entoure, plus rien ne fait sens. Ce sont des sujets qui ont de l’épaisseur, mais qui portent aussi en eux de l’espoir, de la lumière. Les vrais passeurs de de cette lumière, ce sont les personnages de ces films.

Propos recueillis par Jean-François Parouty, France 2

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Publié dans Documentaires
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