“Dans les yeux d’Olivier” : Olivier Delacroix nous présente la saison 7 qui arrive sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL mercredi 9 août 2017 5940
“Dans les yeux d’Olivier” : Olivier Delacroix nous présente la saison 7 qui arrive sur France 2

Olivier Delacroix a repris la route pour une septième saison de “Dans les yeux d’Olivier” et dix films inédits. Et toujours l’empathie, l’écoute, la pudeur pour raconter des moments de vie, des destins parfois difficiles mais des histoires toujours lumineuses. A découvrir sur France 2 mardi 29 août à 23:35.

Dans quel état d’esprit avez-vous terminé le tournage et la production de cette septième saison ?

À chaque fin de saison, je suis éreinté, physiquement et surtout nerveusement. Mais cette émission ne serait pas ce qu’elle est si ce n’était pas le cas. Dans les yeux d’Olivier, ce sont des voyages, des rencontres humaines intenses entre des gens qui ont des histoires de vie à raconter et moi, ou plutôt nous. J’insiste toujours sur ce « nous » : si elles n’apparaissent pas à l’écran, il y a en permanence quatre personnes autour de moi durant ces moments, et je ne pourrais rien faire sans elles. Épuisé, donc, comme toujours, mais encore davantage à l’issue de cette septième saison, qui a été particulièrement éprouvante et riche. Nous tournons habituellement de 6 à 8 inédits ; cette année, il y en a 10 (après le succès de la sixième saison, la chaîne a fait un pari sur ce programme). Cela fait beaucoup de travail : 140 jours sur la route, beaucoup de rencontres et, bien sûr, beaucoup d’émotions. Épuisé mais heureux. Cette saison me semble vraiment très réussie — même si les précédentes n’étaient pas mal [Rires]. Je crois que, d’année en année, on s’améliore, on maîtrise mieux l’éditorial, la fabrication... On acquiert du métier, sans perdre notre enthousiasme et notre curiosité. Les témoignages qui nous parviennent sont de plus en plus surprenants, les histoires toujours plus fortes, et l’émotion est toujours là. L’humain est depuis le début au cœur de cette émission. Mais plus que jamais, cette saison-ci. Des combats menés au nom des siens, des relations toxiques, des situations d’abandon... Au fond, ces 10 films parlent des liens sous toutes leurs formes – amour, amitié, relations familiales –, parfois détruits ou fragiles, parfois reconstruits, parfois indestructibles. Il me semble que nous n’étions pas encore allés aussi loin dans l’intimité de nos constructions personnelles et relationnelles.

Comment fait-on après cela pour prendre du recul ? On tourne la page ?

On me demande régulièrement si j’ai besoin d’oublier les rencontres qui ont construit une saison pour pouvoir me protéger, enchaîner... Bien sûr que non. J’ai besoin de me reposer, oui, c’est certain. Prendre un peu de vacances. Mais pourquoi oublier ? Il se passe des choses très fortes humainement à chaque tournage. Vous savez, il y a quelques semaines, j’ai achevé cette saison par la rencontre avec une jeune femme qui a fui la Guinée – où elle a été excisée une première fois à l’âge de 8 ans, une seconde fois à 12 ans – et vit depuis huit ans en Belgique, où elle mène un combat d’une dignité extraordinaire. J’ai eu l’impression de rencontrer une Martin Luther King de 30 ans. Comment oublier cela ? J’ai la chance de faire cette émission, d’y apprendre des choses, d’y écouter des gens dont certains sont pour moi des héros. Je veux me rappeler tout ça. Cette année encore, je me suis très rarement ennuyé. Quand c’est arrivé, c’étaient des sujets auxquels nous avons finalement renoncé, qui ne fonctionnaient pas.

Comment ont été choisis les thèmes de chacun des films de cette saison ?

Comme pour les saisons précédentes, c’est très variable. Il arrive que l’actualité nous influence. Mais, généralement, ce sont nos vies. J’entends la mienne et celles des collaborateurs qui m’entourent, parfois depuis le début et avec lesquels se sont construits des liens, des affinités, un esprit commun, des envies, des curiosités semblables et également des principes, aussi bien en ce qui concerne la recherche des sujets que le travail d’enquête, la recherche des témoins, la manière de les filmer, etc. Les thèmes de Dans les yeux d’Olivier, ces histoires – cette année – de relations toxiques, de combats menés au nom de ses proches, de révoltes contre le harcèlement, etc., viennent à l’origine d’événements qui nous sont arrivés, qui sont arrivés à des amis, des connaissances, dont on a été les témoins, qu’on nous a racontés, etc., mais en tout cas, qui nous ont touchés. Il n’y a pas eu tellement de changements de saison en saison dans cette manière de procéder.

En revanche, le succès croissant de l’émission a-t-il changé quelque chose au travail de recherche des témoins ?

C’est certain. Au fil de ces sept années, ce qu’il faut bien appeler une communauté s’est constituée autour de nous, grâce aux outils multimédias et aux réseaux sociaux, notamment notre page Facebook. Elle nous suit, elle nous apprécie, elle nous relaie, et je dois dire que c’est la première année où cette source est aussi conséquente pour nos appels à témoins. Je crois que nous récoltons les fruits de notre travail et du sérieux de l’émission. Les gens savent que nous ne versons pas dans le pathos et les larmes, que, si nous abordons des sujets souvent graves, parfois tragiques, nous essayons de faire des films lumineux. Ceux qui nous regardent découvrent que, dans la pire épreuve, il y a de l’espoir, des solutions. J’espère que l’on ressort de chacune de nos émissions avec le sentiment de s’être élevé au contact d’autres vies que la sienne.

Propos recueillis par Christophe Kechroud-Gibassier, France Télévisions

Dernière modification le mercredi, 09 août 2017 16:58
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