Laetitia est une fille de cheminot… depuis sa plus tendre enfance, elle navigue dans l’univers de la SNCF. Les trains n’ont plus de secrets pour elle : « J’ai deux objectifs : Que les trains partent et arrivent à l’heure, et que mes équipes se sentent bien au travail ! »
Laetitia fait tout son possible pour que les problèmes soient gérés le plus rapidement possible… mais entre le comportement de certains voyageurs, les pannes, les sacs abandonnés et la modernisation de la gare, la tension est souvent palpable… « Ce n’est pas toujours facile de dire à son entourage que l’on travaille dans une gare, il faut prendre sur soi parfois...». Mais Comme Laetitia, la chef d’escale. aime ce quotidien… qui n’a rien d’une routine.
Avec un tel monde en gare, les incivilités et autres agressions sont fréquentes... C’est pourquoi, St Lazare est doté d’un commissariat…face aux voies. Parmi les « résidents », il y a Comme Laetitia, la chef d’escale. , le policier. Il est arrivé il y a peu de temps mais connait déjà parfaitement les agissements malveillants et spécifiques d’une gare… « J’étais à la BAC avant, un autre univers. Ici, on est sur une délinquance de passage ». Et c’est toute la difficulté de son travail. Ceux qui commettent des méfaits sont rapides et ne s’attardent jamais sur les quais… Téléphones portables dérobés, vols de sacs à main, la délinquance à St Lazare est quand même moins forte que dans d’autres gares parisiennes. Eliott connaît aujourd’hui tous les recoins de St Lazare… Il déambule toute la journée, et intervient de temps en temps sur des flagrants délits...sa présence rassure.
Anthony le vendeur de burger peut en témoigner. Il voit chaque jour Eliott lui passer devant avec un sourire et une franche poignée de main. A 27 ans, Anthony a été autorisé à vendre ses sandwichs Italiens « fait maison bien-sûr ! » sur le parvis de la gare… un lieu sur lequel transitent plusieurs milliers de personnes chaque jour. L’objectif d’Anthony est clair…vendre assez de sandwichs en 3 mois pour pouvoir s’acheter le vieux fourgon Citroën au charme authentique qui lui sert de Foodtruck. « Mon grand-père avait le même quand il vendait des fruits et légumes, aujourd’hui, c’est mon tour de m’en servir ».
Le parvis, Karine le connaît comme sa poche. Elle fait tous les jours le trajet Rouen-Paris en train. Elle fait partie des « navetteurs » qui travaillent à Paris et ont leur domicile en province. « J’ai vécu à Paris, et je ne veux plus de ces petits appartements, et de ce bruit omniprésent ! ». Avec son mari et ses deux filles, Karine a donc fait le choix de passer près de 3 heures chaque jour dans les transports. « Enfin quand il n’y a pas de retards ! » dit-elle avec un sourire un peu crispé. Les problèmes dans les transports, c’est sa hantise… « Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle St Bazar ! » La gare étouffe certains jours avec ses centaines de milliers de voyageurs. Et lorsque l’un de ses rouages cassent, c’est toute une cascade de problèmes qui vient s’accumuler… « Je suis fatigué de cette vie » confesse Karine… La jeune mère de réfléchit avec son mari à quitter Rouen, mais aussi la France, pour une nouvelle aventure dans une contrée exotique. « En même temps, ma deuxième famille va me manquer ». Car Karine n’est pas seule à passer des heures dans le train au quotidien. Elle retrouve chaque jour les mêmes navetteurs qui sont devenus pour la plupart des amis. Certains font trois, quatre heures de transport par jour… Et même 7h pour l’un deux...
Ce quotidien dans les trains, Paul l’élève conducteur n’espère qu’une chose, c’est le vivre ! « Conduire des trains n’était pas mon rêve au départ… mais ça l’est devenu ». A peine âgé d’une vingtaine d’année, Paul travaille dans le bâtiment... « Mais plus pour longtemps j’espère ». Car depuis que Paul a vu une annonce pour passer le concours de conducteur et devenir cheminot, il ne pense plus qu’à ça. Malheureusement pour lui, après une formation d’un an, il a échoué à l’examen. « Problème de comportement semble-t-il, je gère mal le stress ». Paul a une seconde chance… Il a quelques mois pour travailler de nouveau et se présenter à un jury. Pour ce nouveau passage, ses formateurs vont le pousser dans ses retranchements afin qu’il ait au final les bons réflexes et une prise de décision adéquate. « L’examen est tellement difficile » mais Paul veut mettre toutes les chances de son côté.