Yves, un français installé à Anvers depuis 35 ans est docker, l’un des métiers les plus dangereux du port. Il fait partie des 8000 courageux qui, jour et nuit, déchargent les marchandises arrivées par cargo. « C’est très dangereux, faut faire très attention. Mais on est fiers de ce qu’on fait. On n’a pas peur de salir nos mains. ». Yves a déjà perdu quatre collègues au cours de sa carrière, morts lors d’accidents tragiques. Malgré les risques, il tente aujourd’hui "d’introduire" son fils Thomas dans ce milieu très fermé. « Je voudrais qu’il connaisse ça. Depuis le 1er jour que je travaille au port d’Anvers, y’a pas une seconde que je regrette. ».
Kaatje, elle, vient d’être titularisée comme douanière à tout juste 29 ans. Sa mission est de traquer les contrefaçons et les produits illégaux. « On est une frontière de l’Europe. Il y a beaucoup de choses qui passent ici ». Armée d’un scanner géant, rien ne lui échappe. « Les camions entrent à l’intérieur et on voit les images. Si on trouve des contrefaçons, ça donne le sentiment de bien faire notre travail. ». Kaatje nous révèle les techniques des trafiquants pour dissimuler la marchandise illégale. Pour les cargaisons d’ananas par exemple, elle confie : « Il y a toujours un risque de drogue. Parfois on trouve des ananas en plastique qui sont cachés dans le container donc il faut les percer ! ».
Jeroen est commissaire de la police de la navigation. Avec son inspecteur Chris, ils luttent contre la criminalité maritime. Leur mission est de contrôler les embarcations qui arrivent des quatre coins du monde. Jeroen l’admet : « Les capitaines sont coopératifs. Ils savent que du moment qu’on est là, il n'y a plus rien à faire ! ». Et les contrôles de routine révèlent parfois des surprises de taille : de la drogue, des voitures volées, des passagers clandestins. Avec 40 tonnes de cocaïne saisies l’an dernier, Anvers détient même le record européen. Chris confie : « La cocaïne arrive par bateau. Les trafiquants la jettent dans l’eau ou la mettent dans un container avec des fruits ou dans des sacs ».
Yves Houard, lui, est pilote fluvial. Il doit ramener à bon port les cargos qui se présentent à Flessingue, en Hollande. Un métier indispensable car Anvers est un port situé à 90 kilomètres de la mer. « L’Escault est un fleuve qui est assujetti aux courants de marée très violents. Il est très sinueux. À chaque voyage, il y a des petits incidents. C’est pour ça qu’il y a des pilotes à bord ». Nous le suivons de nuit pour une mission à haut risque : ramener à quai l’un des plus grand porte-containers de la planète sur lequel il doit monter en pleine mer, en pleine tempête. Yves précise : « Ce navire est plus grand qu’un porte-avions américain. ». Pendant tout le trajet, les dangers vont s’accumuler. Car avec un tel bateau, « On déplace en fait quelque chose de l’ordre de grandeur de 150.000 tonnes d’eau. On peut occasionner des dégâts. On crée un petit tsunami ! ».