À Lunéville, en Lorraine, le Docteur Carolus est bien connu des propriétaires d’animaux domestiques. Cela fait 25 ans qu’il est chirurgien vétérinaire. Une réputation, une vie confortable pourtant dans quelques jours, il quitte tout pour s’inventer une nouvelle vie aux Philippines. « Professionnellement, c’est compliqué de s’améliorer. Ma dextérité ne peut que baisser. A 55 ans, je n’ai pas envie de me dire que je suis de moins en moins bon. Je quitte mon travail à l’apothéose possible d'un chirurgien, c’est bien. » Sa femme Pascale, surnommée Calou, abandonne, elle aussi, son métier de formatrice en esthétique, pour reprendre un hôtel et club de plongée à Mindoro, une île des Philippines connue pour la beauté de ses fonds marins. Seul problème : il faut tout rénover. Alain et Calou veulent terminer les travaux en un temps record, 4 mois, avant l’arrivée des premiers clients. En plus de l’ampleur du chantier, ils vont devoir faire face à une autre difficulté : la météo. De violents typhons frappent régulièrement les Philippines. « L’approvisionnement sur l’île pour nous, c’est un vrai souci. S’il y a quinze jours de pluie, les bateaux ne traversent plus. Pas de bateaux, pas de matériaux. C’est un peu un chantier de pharaons ».
A 40 ans, Yann et Laetitia se lancent le plus grand défi de leur vie. Ils vendent le supermarché qu’ils dirigeaient depuis 8 ans et quittent leur ville natale, Cahors, pour déménager avec leurs deux enfants dans une ville américaine qu’ils ne connaissent pas, Phoenix en Arizona. « On est fous ! Le plus dur c’est de faire le choix. Après, c’est une libération, on continue ». Une fois arrivés à Phoenix, ils se donnent un mois pour acheter un commerce, trouver un logement et inscrire leurs enfants, Doriane 6 ans et Duncan 12 ans, dans une école américaine. « On ressent de l’anxiété, de l’appréhension parce que clairement, on joue avec notre vie. On a amené les enfants, ça y est, on a fait notre choix. C’est comme au poker, on a fait tapis donc maintenant il faut assumer ». Les Tisserand souhaitent aujourd’hui vivre d’un métier en lien avec leur passion, l’automobile…mais tout est à construire et pour ne rien arranger il ne s’y connaissent pas en mécanique et parlent très peu l’anglais.
Enfin en Charente-Maritime, Emeline et Mickael eux, plaquent tout pour le Costa Rica. A tout juste 30 ans, ils sont saisonniers dans la restauration. Il est pizzaïolo, elle est serveuse. Pour vivre là-bas, ils ont eu une idée : importer les premières huîtres françaises sous ces tropiques. « Pendant nos vacances au Costa Rica, tout simplement ça a été en écoutant les gens qui disaient : quand je reviens en France, la première chose que je me fais, c’est une douzaine d’huîtres. C’est parti d’une idée, ça a fait un projet. Maintenant ça va être mon emploi ». Le pari est risqué pour ces jeunes entrepreneurs en quête d’une meilleure qualité de vie. Le Costa Rica n’a jamais importé d’huitres étrangères, et les autorités sanitaires ne vont pas leur faire de cadeaux. Lors de cette année de changement, Emeline et Mickael vont aussi avoir leur premier enfant.