Pendant plusieurs mois, les équipes de “Reportages découverte” ont suivi des enseignants et leurs élèves… entre la débrouille, les grandes joies et les nombreuses difficultés, à leur façon, ils réinventent une école où il est plus que jamais permis de rêver et de se réaliser.
En Charente-Maritime, Jean-Jacques, 60 ans est l’unique instituteur du village depuis vingt ans. Sa particularité : il n’a qu’une seule classe de trois niveaux différents, allant du CE2 au CM2. Un maître d’école aux méthodes originales qui va réaliser cette année, avec ses élèves, un court métrage : « C’est bien qu’ils jouent un rôle, qu’ils interprètent un personnage. En jouant des émotions, je pense qu’ils vont réussir plus facilement à les contrôler. » Mais pas toujours facile pour les enfants de vaincre leur timidité ni pour Jean-Jacques d’être cameraman, scénariste, metteur en scène, en plus d’être instit… Pourtant, il faudra bien y arriver car dans quelques mois aura lieu la projection du court-métrage au cinéma !
A Paris, Esther, onze ans, est élève à l’école Rognoni. Un établissement public qui a des airs de salle de spectacle. Les élèves n’y sont présents qu’à mi-temps. L’autre moitié de la journée, ils font de la danse, du chant, de la musique mais aussi du sport, toujours à un haut niveau. En juin, c’est sur la scène prestigieuse du Paradis Latin qu’a lieu le spectacle de fin d’année. Une magnifique revue dans l’esprit du music-hall à laquelle Esther a hâte de participer : « La scène j’adore ! En général, je suis un peu stressée avant les spectacles parce que j’ai toujours peur de me rater, mais une fois que je suis sur scène, je ne pense plus à rien, je me concentre sur ce que je fais, c’est ça que j’aime ! » Cette année, ses rêves de jeune fille vont se confronter à la dure réalité de la pandémie.
Anna, 29 ans, fait partie de ces 27 professeurs nomades qui enseignent d’îles en îles, au large de la Bretagne. A Molène, sa classe d’espagnol avec seulement trois collégiens fait plutôt penser à un cours particulier. Les élèves apprécient : « C’est peut-être plus facile d’apprendre vu qu’on ne peut pas éviter les questions des profs ! » Sur l’île, Anna enseigne aussi les arts plastiques. Cette année, elle voudrait créer une œuvre d’art à partir des déchets ramassés sur la plage. Une façon d’alerter sur la fragilité de son petit bout de paradis : « Ce n’est pas seulement la mer qui en pâtit, c’est tout notre écosystème qui est en péril. ». Mais à quoi va bien pouvoir ressembler l’œuvre d’Anna et de ses élèves… Tous les Molénais attendent avec impatience de voir cette création originale qui sera exposée à la mairie.
Enfin, près de Nantes, Amandine, 17 ans, se prépare, elle, à passer le Bac. Un challenge car la jeune fille souffre de phobies scolaires. « C’est la peur de ne pas y arriver, même de lever la main, c’est toujours la peur... ». Amandine a arrêté le lycée, au début de sa Terminale. Désormais, elle suit des cours à distance. Et une fois par semaine, elle se rend dans une association pour rompre son isolement, elle y pratique de l’art thérapie. Mais la plupart du temps, elle est seule face à cette immense montagne à gravir. Pour elle, cette année est cruciale car Amandine voudrait faire une licence de Droit. Avant, il lui faudra donc vaincre son stress et ses angoisses.