"Grands Reportages" : Immersion au cœur du trafic de drogue à Marseille dimanche 14 mai 2023 sur TF1

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL vendredi 12 mai 2023 4481
"Grands Reportages" : Immersion au cœur du trafic de drogue à Marseille dimanche 14 mai 2023 sur TF1

Dimanche 14 mai 2023 à 13:40 sur TF1, Anne-Claire Coudray vous proposera un numéro spécial de "Grands Reportages" avec la diffusion du document en deux parties « De la French Connection à aujourd’hui : 50 ans de lutte contre le trafic de drogue à Marseille » réalisé par christophe Widemann et Ali Watani.

Depuis plus de 50 ans, Marseille est considérée comme la « capitale » française de la drogue. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, des parrains, corses ou italiens, y ont développé le narcotrafic en créant la célèbre « French connection ». De nos jours encore, la cité phocéenne est gangrénée par le commerce de stupéfiants avec environ 130 points de deal recensés dans la ville.

Pendant près d’un an une équipe de "Grands Reportages" a enquêté sur les raisons, les causes et les effets de ces trafics.

Dans ce premier épisode, grâce aux témoignages inédits d’anciennes figures du grand banditisme marseillais mais aussi d’anciens « flics » et magistrats, nous revenons sur l’histoire de la drogue à Marseille. Comment le milieu a-t-il évolué, passant des voyous à l'ancienne aux caïds des cités ? Les règles de ce jeu mortel ont-elles changé ? Et comment la répression s'est-elle adaptée ?

Parmi les intervenants :

Emile Diaz, dit Milou, 79 ans. Il a été un pilier de la French connection avant de trafiquer du cannabis et de la cocaïne jusque dans les années 2000. Il a accepté de partager avec nous les souvenirs de ses 50 ans passés dans le business de la drogue. Depuis son ascension dans le milieu et son lien avec les parrains Antoine Guerini, Tany Zampa, Francis le Belge ou Jacky le Mat, jusqu'au passage de témoin avec les nouveaux caïds des cités. Milou a aussi connu les heures sombres d'une vie de narcotrafiquant : morts violentes et longs séjours en prison.

Antoine Cossu, 83 ans, a été très proche de deux « légendes » de la voyoucratie marseillaise : Francis le Belge et Jacky Imbert. Enfant des quartiers pauvres, Antoine Cossu est devenu l'un des leaders du milieu traditionnel marseillais au cours des années 70 où il a acquis le surnom de Tony l'anguille pour ses capacités hors-normes à échapper à la police. Il a pourtant passé plus de 30 ans derrière les barreaux après de multiples condamnations pour braquages et trafic de drogue. Lui qui a été un ennemi mortel du parrain Tany Zampa nous révèle les dessous de la French connection et ses dérives.

Antoine Sciblo, 74 ans, est l'un des policiers d'élite qui ont fait tomber la French connection au cours des années 70. Il a travaillé au sein d'une brigade dont la mission était de démanteler les laboratoires d'héroïne dissimulés dans la région marseillaise. Antoine Sciblo a travaillé en étroite collaboration avec un magistrat resté dans les mémoires : le juge d'instruction Pierre Michel, qui fut abattu par des trafiquants de drogue en 1981 en plein centre-ville de Marseille.

Roland Gauze, 65 ans, a dirigé la brigade des stupéfiants de Marseille dans les années 90 puis a été directeur de la PJ de 2008 à 2012. Il a connu la fin du trafic d'héroïne et l'avènement du cannabis et de la cocaïne. Il était en poste au moment de la tuerie du clos la rose en 2010 : le premier meurtre d’un jeune guetteur, non pas en tant que cible directe, mais pour l'exemple afin d'impressionner la concurrence.

Pour comprendre comment a évolué le commerce de la drogue, les équipes de "Grands Reportages" sont parties en mission avec les douaniers de Marseille et leur responsable des contrôles en mer, Eric Salles. A bord de leur avion de surveillance puis embarqués sur leur patrouilleur, nous avons suivi le contrôle d'un porte-container géant, symbole d'un commerce maritime en développement constant, dont les trafiquants profite à plein. Alors que dans les années 70 les saisies étaient rares et ne dépassaient pas quelques centaines de kilos d'héroïne, il est devenu courant pour les douaniers d'intercepter des tonnes de cocaïne ou de cannabis, preuve d'une augmentation constante des volumes du trafic.

Le juge Vincent Clairgerie siège au tribunal judiciaire de Marseille. Il dirige notamment les comparutions immédiates, juridiction devant laquelle sont présentés les jeunes interpellés lors d'opérations de police sur les points de deal. Guetteurs, vendeurs, ravitailleurs... autant de petites mains qui sont employés par les réseaux contre quelques centaines d'euro par semaine. Leur arrestation à peu d'impact sur la viabilité des réseaux car ils sont très vite remplacés, mais la procureure de Marseille, Dominique Laurens, veut maintenir la pression sur les trafiquants avec cette politique d'arrestations massives dite de « matraquage » des points de deal.

Gérant de point de deal, guetteur pour prévenir de l'arrivée de la police, vendeur qui assure les transactions avec les clients, le trafic de drogue, très implanté à Marseille, fournit un revenu à des centaines de jeunes dans les quartiers nord. Beaucoup viennent même d'autres villes, voir d'autres région pour travailler dans ces réseaux. D'autres se font de l'argent sur des business parallèles à la drogue comme le trafic d'arme. A Marseille, se procurer une arme est relativement aisé, des armes de petit calibre comme des armes de guerres de type fusils d'assaut. Des armes qui tuent, en 20 ans, plus de 300 personnes sont mortes dans des attaques armées liées au trafique de drogue.

13:40 Épisode 1 Des parrains à l’ancienne aux trafiquants des cités

Emile Diaz, 79 ans, nous raconte ses débuts de criminel dans les années 50 et 60. Né en plein centre de Marseille dans le quartier pauvre de la Belle-de-Mai, il est élevé dans les codes de la voyoucratie par ses oncles corses. Après s'être engagé dans la marine à 17 ans pour transporter des armes de contrebande, il découvre une nouvelle opportunité pour se remplir les poches : le trafic d'héroïne.

« Milou » devient alors un maillon essentiel de la French connection en important illégalement depuis la Turquie de la morphine-base, ingrédient principal pour la fabrication d'héroïne, qu'il livre par centaines de kilos dans des laboratoires clandestins dissimulés dans la région marseillaise.

Il a survécu à tous les règlements de compte du milieu et a passé 30 ans derrière les barreaux, pourtant Antoine Cossu, 84 ans, n'est toujours pas décidé à prendre sa retraite. Lui aussi enfant de la Belle-de-mai, il a été un grand frère pour le futur caïd Francis le Belge et il a aussi été proche de Jacky Imbert, considéré comme le dernier parrain de la cité phocéenne. Tony l'anguille qui fut l'ennemi mortel du plus grand mafieux marseillais des années 70, Tany Zampa, nous dévoile les coulisses des guerres qui ont déchiré la French connection et qui ont fait couler beaucoup de sang dans les rues de Marseille.

Si la French connection a finalement été décapitée, on le doit à des hommes comme Antoine Sciblo. Il intègre en 1972 la brigade spécialement chargée du démantèlement des laboratoires de fabrication d'héroïne et travaille d'arrache-pieds pendant près de 10 ans aux côtés du juge Pierre Michel. Antoine Sciblo nous révèle les méthodes qui ont permis à la police et à la justice d'obtenir leur plus grande victoire contre le trafic de drogue et il nous éclaire sur les circonstances qui ont amené le « milieu » à ordonner l'assassinat du juge Michel en pleine rue à Marseille en 1981.

En 1972, les douanes saisissent à Marseille plus de 400 kilos d'héroïne sur le chalutier « Caprice des temps », c'est alors la plus grosses prise de stupéfiants jamais enregistrée. C'était le début d'une guerre contre le trafic qui n'a depuis jamais cessé de s'intensifier. Eric Salles, responsables des contrôles en mer de la douane de Marseille, a intégré les équipes de "Grands Reportages" au dispositif unique en France déployé à Marseille qui intercepte chaque année des tonnes de cannabis ou de cocaïne malgré l'imagination et les moyens colossaux des nouveaux parrains du narcotrafic.

14:50 Épisode 2 Un nouveau virage

Apres l'épopée de la French connexion, le trafic de drogue à Marseille prends un nouveau virage dans les années 90. Des jeunes issus des quartiers Nord, les plus pauvres de la ville, s'emparent du marché et organisent des points de deal fixes au cœur des cités HLM.

Parmi eux, une figure se détache, Farid Berrahma. Ce jeune voyou de petite envergure rencontre des membres de la pègre traditionnelle comme Francis le Belge ou encore Antoine Cossu. Il prend de la hauteur et déclenche une véritable guerre, les règlements de compte se multiplient dans la ville. La presse le surnomme alors « le rôtisseur » car il est soupçonné de bruler les corps de ses victimes, une méthode devenue tristement courante depuis sous le nom de « barbecue ». Il finit par être assassiné en 2006 par des tueurs proches du milieu corse.

Dans ces années 90, des points de deal surnommés « charbon » s'installent un peu partout dans les quartiers difficiles de Marseille. Les équipes de "Grands Reportages" ont pu filmer dans l'un d'eux dans la cité de Felix Pyat. Les clients défilent, le dealer est installé dans la cage d'escalier préalablement sécurisée, des guetteurs sont en place aux abords du quartier pour prévenir les descentes de police.

Les pouvoirs publics tentent de faire face avec une « politique de matraquage ». Chaque jour des dizaines de petits guetteurs ou dealer sont présentés à la Justice en comparution immédiate. Les équipes de "Grands Reportages" ont  assisté à une audience. Le Juge Vincent Clairgerie croule sous les dossiers, dans ces audiences de comparution immédiate à Marseille 30 % des dossiers concernent les stupéfiants.

En novembre 2010, un événement va bouleverser la ville. Des tueurs déboulent en voiture dans la cité du Clos de la Rose et ouvrent le feu. Le jeune Lenny 11 ans est grièvement blessé, Jean Michel 16 ans, lui meurt sur le coup. Un meurtre gratuit qui inaugure une nouvelle ère tragique : celle des coups de force à l'aveugle et des fusillades sur la voie publique, tragiquement courantes encore aujourd'hui. En 2022, 32 personnes sont mortes dans ce type de fusillades.

Les équipes de "Grands Reportages" ont aussi rencontré les acteurs de ce trafic, Zak, gérant d'un point de deal qui découpe des kilos de drogues par semaines ; Nicolas qui se charge de fournir les détenus de la Maison d’arrêt des Baumettes en allant lancer des « colis » par-dessus les murs de la prison pour le compte des dealers et membres de réseaux de trafiquant qui y sont incarcérés. Un autre malfrat prénommé « Ghost » se charge lui de fournir les quartiers en arme. Cagoulé, ganté, anonyme, il nous montre ses armes, du plus petit calibre jusqu'à la tragiquement célèbre kalachnikov.

Une immersion inédite dans au cœur du trafic de drogue à Marseille et avec ceux qui font tout pour y mettre un terme.

"Sept à Huit" dimanche 14 mai 2023 sur TF1 : sommaire du magazine
Dernière modification le samedi, 13 mai 2023 21:12
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Publié dans Infos, Dimanche
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