La France compte plus de 17000 hôtels. Beaucoup appartiennent à des chaines hôtelières et à des grands groupes. Mais chaque année des hôteliers se lancent dans le projet d’une vie : créer un hôtel « pas comme les autres ».
Pendant plus d’un an une équipe de "Reportages découverte" a suivi d’audacieux passionnés qui s’investissent corps et âmes dans leur hôtel. Certains font voler les codes de l’hôtellerie traditionnelle en éclats. Impliqués dans chaque décision, ces hôteliers d’un nouveau genre se démènent pour ouvrir des établissements d’exception en conservant l’âme des lieux et la culture locale.
Tatiana transforme une prison en hôtel. Guillaume et Frédéric eux s’attaquent à une maison de maitre avec sa chapelle en Italie. Quant à Martin c’est toute une région qu’il espère redynamiser grâce à son hôtel.
A Béziers, Tatiana s’est lancée dans un projet insolite : transformer l’ancienne prison de la ville en hôtel 3 étoiles. Une première en France ! Et pas question de dénaturer l’édifice. Avec ses associés, la jeune femme compte respecter l’identité de chacune des 35 cellules. « C’est un projet qui nous a tout de suite attiré par l’emplacement, le patrimoine, par le challenge de rénovation, raconte-t-elle. On a très hâte de montrer le résultat ». Après un an et demi de travaux consacrés au gros œuvre, Tatiana et son équipe terminent l’aménagement de la forteresse avec des meubles chinés dans toute la France. Mais à l’approche de l’ouverture, elle va devoir convaincre les clients mal à l’aise face au passé chargé de l’édifice. Pour y parvenir, elle a une botte secrète …
Frédéric, homme d’affaires touche-à-tout de 53 ans et Guillaume, 46 ans, ancien galeriste, sont à la tête de plusieurs hôtels d’un nouveau genre. Leur crédo : rénover d’anciens bâtiments en respectant leur identité et leur singularité pour en faire des hôtels de luxe conçus comme une maison de famille. Leur prochain défi : une maison de maître en Toscane. L’ouverture est prévue dans 3 mois. Tout est à faire de l’électricité aux jardins en passant par les sols avec toujours la même ligne de conduite : respecter la tradition italienne. Côté travaux, la bâtisse italienne classée monument historique leur réserve des surprises à chaque étape de sa rénovation. « En Italie, les normes sont très différentes des normes françaises, on ne nous l’avait pas dit, il faut que tous les tissus soient antifeu, c’est très compliqué », explique Guillaume. Ils doivent également dénicher un chef pour le restaurant de l’hôtel. Et ils n’ont pas le droit à l’erreur : le jour de l’ouverture, ils organisent un mariage avec 70 convives !
De Saint-Briac-sur-Mer à Dinard, Martin, 36 ans, a décidé, lui, de faire vivre cette côte bretonne toute l’année. En 2016, il a commencé par rénover entièrement le château du Nessay, l’un des plus monumentaux de la région. Il a ainsi transformé ce lieu d’ancienne colonie de vacances en hôtel haut de gamme. Et Martin ne compte pas s’arrêter là : il a réouvert une pâtisserie à Saint-Briac, a repris une boulangerie à Dinard et va bientôt en inaugurer une nouvelle à Saint Lunaire au sein d’un petit hôtel qu’il a également racheté. Des investissements conséquents ! « C’est beaucoup d’argent dépensé avec une rentabilité qui est encore inexistante. Je n’ai pas ici une structure qui est rentable donc je ne vais pas pouvoir tenir très longtemps si ça ne marche pas », confie Martin. Pour réussir, il doit impérativement remporter l’adhésion des habitants et les fidéliser tout au long de l’année. Pour cela, il organise un évènement musical d’envergure. Il espère que les locaux seront présents.