Surnommée pendant des années "la belle endormie" à cause de son austérité et de ses bâtiments noircis par le temps, Bordeaux caracole désormais en tête des villes où il fait
bon vivre en France. Ancien port de commerce et capitale du vin, l’agglomération devrait compter plus d’un million d’habitants en 2030 et, comme dans toutes les grandes capitales, c’est aussi une ville qui vit et travaille la nuit ! Des urgences SOS Médecins au Marché de Brienne, le petit Rungis local, en passant par le marché des « Capu », où les fêtards peuvent manger une entrecôte dès 4h du matin, les équipes de "Grands Reportages" ont suivi les noctambules qui font vivre Bordeaux la nuit, devenue depuis 2021, la seconde ville préférée des Français.
Aurore Vidouta est médecin à SOS Médecins Bordeaux depuis 7 ans. Elle a trois enfants et a choisi de travailler la nuit, car elle peut mieux s’occuper de sa petite famille le jour. Aurore prend à cœur sa mission, autant médicale que sociale. « Tous les gens qu’on a vus ce soir sont des gens qui vivent seuls, et parfois la seule personne qu’ils voient dans la journée, c’est le médecin, c’est peut-être deux solitudes qui se croisent dans la nuit, celle du médecin et celle du patient ! »
David Dohin est primeur sur les marchés de plein vent de Cadaujac et Canéjan, dans l’agglomération bordelaise, mais aussi « expert en fruits et légumes », pour les grandes tables bordelaises. Il se lève tous les matins à 2 heures, pour aller faire ses courses au marché d’intérêt national de Brienne, le petit Rungis bordelais. Parmi ses clients : la Table de Montaigne à Bordeaux, une petite table qui vise l’étoile au Michelin. Sa plus belle récompense serait de devenir meilleur ouvrier de France, un concours qu’il prépare depuis plusieurs années, pour transmettre son héritage à ses enfants.
Après la fête, c’est chez « Violette », que les oiseaux de nuit vont se refaire une santé. Corinne Kowalski de son vrai nom, travaille aux Jardins des Capucins, sur le plus ancien marché de Bordeaux, le seul restaurant où l’on peut déguster une bonne bavette-frites dès 4 heures du matin. Ses clients : principalement des jeunes sortis de boîte qui l’ont surnommée « maman Violette », à cause de la couleur de ses robes et de ses cheveux. Violette répare les « blessés de la nuit », selon ses mots et n’hésite pas à mettre dehors « ceux qui ne savent pas se tenir ».
La nuit, c’est aussi le terrain de jeu favori des amateurs d’urbex, comme David Cheyroux et sa compagne Ingrid. Le couple passe ses nuits à explorer les lieux abandonnés, à Bordeaux et dans sa région. Au total, près de 200 expéditions nocturnes qu’ils filment pour alimenter leur chaîne YouTube ( Projet 51). "Grands Reportages" les a suivis dans leur exploration d’un monument à Bordeaux, l’énorme bunker de la base-sous-marine, qui abritait les sous-marins allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, vous découvrirez une star locale, Yves Simone, amoureux de Bordeaux guide touristique de la capitale du sud-ouest depuis 45 ans ! Ce personnage, que tous les Bordelais ont déjà croisé au moins une fois, et qui circule sur un vélo tout à fait original, nous a donné rendez-vous au cimetière de la Chartreuse la nuit, une visite qu’il a créée il y a 27 ans, et qui attire à chaque fois de nombreux curieux.