Hamsters, cochons nains, iguanes ou encore pythons. Les nouveaux animaux de compagnie, aussi appelés « NAC » font de plus en plus d’adeptes. Loin de détrôner les classiques chats et chiens, ils représentent tout de même 10 % des animaux adoptés en France, soit une population estimée à environ 5 millions d’individus. Mais prendre soin de ces bêtes aussi originales qu’encombrantes n’est pas une mince affaire et la détention de certaines espèces pose de nombreux défis…
Pendant plusieurs mois une équipe de "Reportages découverte" a mené l’enquête.
A Bordeaux, Karine vit avec deux sangliers, Lola et Sam, arrivés blessés dans son jardin après une battue, alors qu’ils n’avaient que quelques jours. Après les avoir soignés, Karine a essayé de les relâcher mais ils revenaient toujours chez elle. Cette ancienne psychologue a donc entrepris des démarches pour les adopter. Si elle a obtenu l’accord de la préfecture, chaque année, de nombreux particuliers qui recueillent des sangliers se voient retirer la garde par les autorités. Pour les aider, Karine a décidé de créer un sanctuaire : « J’aurais envie que tout le monde sache à quel point ce sont des animaux qui n’ont rien de la bête noire dont on les nomme, que ce sont des animaux qu’il faudrait juste laisser libres et tranquilles. »
L’engouement pour de nouvelles espèces comme animaux de compagnie donne lieu à de nombreuses dérives. Près de Saint-Etienne, le refuge de Tonga est submergé par un afflux de servals retrouvés chez des particuliers malgré son statut d’espèce protégée. Ces félins originaires d’Afrique peuvent pourtant être dangereux. Jean-Christophe, le vétérinaire des lieux et son équipe voudraient mettre fin à ce trafic. Pour y arriver, ils vont tenter de remonter la filière. L’enquête va les mener au-delà de nos frontières dans un pays européen où la vente de ces bêtes sauvages est autorisée. « Aujourd’hui, il est possible d’acheter un animal exotique comme on va chercher un paquet de Kleenex au supermarché. Il faut faire comprendre aux gens que ces félins n’ont rien à faire dans un salon, aux côtés d’enfants ! »
Alors que certaines espèces font l’objet de toutes les convoitises, d’autres suscitent la peur voire le dégoût. Dans les Yvelines, Abel, un lycéen, a créé son propre refuge « Sos P’tites Bêtes » pour venir en aide à ces NAC parmi les plus abandonnés : les reptiles. Avec d’autres adolescents, il s’est donné pour mission de leur trouver de nouvelles familles. Une tâche plutôt compliquée tant ces animaux pâtissent d’une mauvaise image : « Les gens ont peur des serpents…sans raison ! C’est parce qu’ils ne les connaissent pas, ne pas les aimer est ancré dans notre culture »
Ces nouveaux animaux de compagnie nécessitent aussi leurs propres cliniques pour les soigner. Bien moins nombreuses en France, elles sont pourtant essentielles pour certains propriétaires. Après 7 années d’études dont une en internat, Mathilde, fait ses premiers pas de vétérinaire dans la seule clinique de Bretagne réservée aux NAC, à Rennes.