Tout quitter pour retourner vivre sur ses terres d’origine : de plus en plus de Français franchissent le pas. Que ce soit à cause du mal du pays, pour retrouver ses racines ou pour perpétuer un savoir-faire familial. Même s’il est rassurant de s’installer dans un lieu que l’on connait bien, cela s’accompagne souvent de son lot d’épreuves.
Pendant plusieurs mois, les équipes de "Reportages découverte" ont suivi quatre familles qui ont décidé de faire un retour aux sources.
Après quatre ans aux Etats-Unis, Julia et Jean-Pascal ont décidé de rentrer à Biarritz, la ville natale de la jeune femme. Installés dans la banlieue chic de Los Angeles, le couple et ses deux petites filles n’ont pas réussi à s’adapter au rythme de vie à l’américaine. « Mon mari travaille à 5 heures du matin, explique Julia. A 6 heures du soir, on est déjà à table. 7h30 les enfants au lit pour pouvoir se lever à 5h le lendemain. On ne profite pas. Le week-end je ne vois pas mes enfants. Donc voilà on change tout, on a décidé de prendre un nouveau départ ». Logement, école, travail… après plusieurs années loin de l’hexagone, la famille va devoir tout recommencer à zéro.
A 26 ans, Léo vient de quitter Paris et les cuisines d’un restaurant étoilé pour se réinstaller à Augerolles, un petit village auvergnat de 800 habitants. « Je ne peux pas vivre sans Augerolles, j’ai besoin d’être ici, cela ne s’explique pas », confie-t-il. Son objectif : reprendre les rênes du restaurant dirigée par sa famille depuis cinq générations. Entouré de son père, Jean-François, aux commandes de l’établissement depuis trente ans, et de sa mère, pâtissière, il compte bien revisiter toute la carte. Il a même convaincu son épouse Lisa de le suivre et ensemble ils ont acheté une grande maison qu’ils vont entièrement rénover. Dans quelques mois, lors d’un grand rassemblement de chefs de la région, Léo compte bien leur prouver qu’il est le digne héritier de l’histoire familiale.
Damien a lui aussi quitté Paris avec sa femme Jessica et leurs deux enfants pour revenir sur les terres de son enfance dans les Landes. Cet ancien chef de projet a décidé de se reconvertir en paysan boulanger. Il va cultiver ses propres céréales, fabriquer son propre pain au levain et le vendre. Pour cela, il a entièrement transformé la ferme de ses parents, éleveurs de vaches à la retraite, et fait construire un immense bâtiment pour y installer son fournil. « Tout est difficile. Il y a l’aspect administratif qui est déjà très compliqué pour l’installation, il y a le travail avec mon père, on n’a jamais travaillé ensemble. Tous les ateliers sont nouveaux, le stockage, le tri, la culture…. Donc cela fait beaucoup de challenges à lever ». Aujourd’hui seul le salaire de son épouse permet de faire vivre la famille. Damien n’a donc pas d’autre choix que de réussir.
Enfin, après plus de 25 ans en métropole, Rony, ancien cycliste professionnel, retourne vivre sur son île natale, la Guadeloupe. Avec un rêve : développer le cyclisme local et repérer de futurs champions. Si sa réputation le précède, il a à cœur de ne pas décevoir les attentes des Antillais. « Ce n’est pas parce qu’il fait beau, qu’il y a la plage, il fait 32, 33 degrés, qu’on se baigne à des eaux de 28 degrés, que tout est rose, je le sais mais après avec mon expérience, je veux surtout développer des choses pour l’avenir du cyclisme ». Sa compagne, Sophie, et son beau-fils, Paul, l’accompagnent dans cette nouvelle aventure. Ces derniers ne sont jamais allés en Guadeloupe et Rony va tout mettre en œuvre pour qu’ils s’y plaisent.