A l’occasion de l'anniversaire des 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, "13h15 le dimanche" retrace, à travers les témoignages de Simone Veil, Ginette Kolinka et Marceline Loridan, l'horreur de la déportation dans les camps de concentration et d'extermination nazis.
Le 13 avril 1944, le convoi n°71 quitte la gare de Bobigny. Entassés dans des wagons à bestiaux, 1 500 hommes, femmes et enfants juifs sont déportés vers le camp d’Auschwitz-Birkenau. Pratiquement tous sont assassinés dès leur arrivée. Seuls 165 hommes et 91 femmes échappent à la chambre à gaz pour être soumis aux travaux forcés.
Parmi eux, Ginette Kolinka (née Cherkasky), 19 ans, Marceline Loridan (née Rozenberg), 15 ans, et Simone Veil (née Jacob), 16 ans. Trois adolescentes aux personnalités très différentes qui, dans l’enfer concentrationnaire, se soutiennent, se font rire, se protègent. Elles nouent une amitié indéfectible dans laquelle elles puisent la force de rester en vie. Revenues de l'innommable, les "filles de Birkenau", comme elles se surnomment, vont traverser le siècle, ensemble.
Épisode 1 • La mort du cygne
Le 13 avril 1944, Ginette Kolinka, Marceline Loridan et Simone Veil ont respectivement 19, 15 et 16 ans, lorsqu’elles sont déportées ensemble à Auschwitz-Birkenau par le convoi n°71.
A leur arrivée, les jeunes femmes sont orientées vers un baraquement où elles vont subir l’ultime étape de la déshumanisation nazie. Dépouillées de leurs vêtements, leurs cheveux coupés ras, leurs toisons pubiennes tondues, elles deviennent des numéros : les matricules qu’on leur tatoue sur l’avant-bras.
Épisode 2 • La robe
Au sein du bloc 9 de Birkenau, les trois jeunes femmes se lient d’une amitié indéfectible où elles vont puiser la force de rester en vie. Marceline, qui se définit comme "un peu voyou", va apprendre à Simone à se cacher pour échapper aux corvées. Simone, elle, va offrir une robe à Ginette alors que celle-ci s’enfonce lentement dans le désespoir après avoir réalisé qu’elle a involontairement envoyé son père et son petit frère dans les chambres à gaz.
Épisode 3 • Vivantes
Au mois d’août 1945, Ginette, Marceline et Simone pèsent moins de 30 kilos chacune lorsqu’elles sont rapatriées à l’hôtel Lutetia, à Paris, comme 18 000 autres déportés.
Au camp, elles ont connu la faim, le froid, la peur. Alors que Simone a pu s’extirper de Birkenau pour travailler avec sa mère et sa sœur dans l'usine Siemens du camp de travail de Bobrek, Ginette et Marceline ont enduré ensemble les travaux forcés.
Épisode 4 • Le mur de silence
A leur retour, les rescapés des camps de la mort se trouvent en profond décalage avec la liesse ambiante, totalement inadaptés dans cette France enfin libérée. Ginette, Marceline et Simone sont marquées au plus profond d’elles-mêmes par le camp. Une abomination impossible à dire parce que personne n’est prêt à l’entendre. Alors c’est entre elles, lors de réunions les jeudis au Lutetia, qu’elles partageront jusqu’au restant de leurs jours l’horreur vécue à Birkenau.
Une série d'Aude Rouaux, Benjamine Jeunehomme et Gaël Pouvreau.