Qu’il s’agisse d’organes vitaux à la valeur inestimable ou d’objets aux dimensions hors normes, chaque jour, des cargaisons très spéciales empruntent nos routes. Il faut toute l’expertise et le sang-froid de professionnels pour acheminer en temps et en heure, malgré les aléas de la météo et les imprévus du voyage, ces « marchandises » inhabituelles.
Les équipes de Reportages Découverte les ont suivis tout au long de leurs périples.
Le voyage commence dans les Alpes, à plus de 1 700m d’altitude, dans une forêt de mélèzes, des arbres de trente mètres de hauteur. Pierre a 26 ans. Il est né dans la montagne. « Dès que j’ai eu mon bac, j'ai dit j'arrête mes études à ce niveau-là parce que ce n’est pas fait pour moi et je vais travailler en forêt ». Pierre travaille avec son père. Les arbres qu’il abat, le jeune bûcheron les descend lui-même dans la vallée au volant de son imposant grumier, un camion capable de transporter plus de 50 tonnes. Pour gagner la vallée avec son chargement, Pierre va devoir enchaîner les virages en épingle, déjouer les plaques de verglas, au bord du vide.…
David lui, va beaucoup moins vite… mais il transporte des géants… Sur sa remorque télescopique, un monstre de 67 mètres de longueur…qui pèse 20 tonnes et coûte 120 000€. « Sur la route, on se sent un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ». David est à la tête d’un convoi de 500 mètres de longueur. Trois camions, pour transporter trois pales d’éoliennes dernier cri. Du port de St Nazaire jusqu’au cœur de la Bretagne, lui et son équipe ont 12 heures, pas une de plus, pour parcourir 300 km. Un parcours semé d’embûches...
Mais l’objet le plus précieux, ce n’est ni le plus lourd ni le plus grand… il s’agit d’un cœur. Karl est chirurgien. A 35 ans, il a déjà réalisé 50 prélèvements cardiaques. « Mon métier est très gratifiant. Ce qui est dur, c’est qu’il y a 500 donneurs par an, pour 800 personnes en attente d’un nouveau cœur ». Cette nuit, Karl est chargé de prélever le précieux organe dans un hôpital de l’ouest de la France et de l’acheminer en moins de cinq heures jusqu’à la Pitié-Salpêtrière, où il sera greffé. Une opération de cette importance mobilise 80 personnes. Soignants, ambulanciers, motards, pilotes : au côté de Karl, ils sont engagés dans un sprint pour la vie.
Pour ces professionnels du convoyage, chaque descente, chaque vol, chaque voyage est un défi. Pendant 24 heure, nous avons participé à leur course contre la montre pour mener à bon port leurs machines, leurs marchandises, leur trésor…