Comment définiriez-vous la ligne éditoriale de Grand Public ?
Proposer au grand public tout ce qui peut l'intéresser en termes de culture, que ce soit du cinéma, de la littérature, de la musique, des expositions... Nous souhaitons faire partager l'actualité culturelle au plus grand nombre et cela passe aussi par un horaire de grande écoute. La grande nouveauté de cette saison est la diffusion de l'émission le samedi à 15 heures. Cette plus grande exposition devrait permettre à un large public de regarder le programme. Il y a également une rediffusion le mercredi à minuit qui correspond au jour des sorties cinéma. Cela va nous permettre d'être en quelque sorte prescripteurs des activités du week-end.
Comment abordez-vous les sujets de l'émission ?
Nous suivons l'actualité culturelle sous un angle particulier. Au lieu d'annoncer seulement les sorties culturelles, nous proposons un éclairage nouveau sur le sujet. Par exemple, à l'occasion de l'exposition Georges Braque, nous nous intéresserons à l'amitié qui a lié le peintre à Pablo Picasso. Nous ne sommes pas dans un esprit de promotion mais plutôt de découverte. Le but est que le téléspectateur apprenne quelque chose.
Après une première saison, quel bilan tirez-vous ?
Un bilan très positif ! L'émission, donnée pour morte avant même d'exister, a su conquérir son public en seulement un an. Dès le début, nous avions un panel d'un demi-million de téléspectateurs, sans compter la rediffusion. Aujourd'hui, Grand Public est devenue une marque clairement identifiée et une référence pour le milieu culturel. Au départ, nous avions du mal à faire venir certains invités. Un an après, ce sont les artistes eux-mêmes qui demandent à participer à l'émission, c'est un vrai gage de qualité !
Dans quel état d'esprit attaquez-vous la rentrée ?
Avec beaucoup d'enthousiasme et l'envie de faire toujours plus ! L'exposition étant différente, le challenge en termes d'audience l'est aussi, mais pas seulement. Ce n'est pas parce qu'on est diffusé en journée que l'on va se priver de faire des sujets moins attendus. Pablo Neruda a autant sa place le samedi après-midi que le jeudi soir. Nous ne tarirons ni sur la qualité ni sur le contenu de l'émission.
Y a-t-il des nouveautés cette année ?
L'émission est plus courte puisqu'elle dure 52 minutes dorénavant. Il y a un nouveau décor car l'ancien était pensé pour une émission de nuit. Ce sont les mêmes rubriques mais elles ne sont pas forcément systématiques. Par exemple, « le portrait » peut être remplacé par un grand angle ou un voyage à l'étranger. Il y a toujours autant de reportages, avec en prime, un grand entretien. Mais aussi des rencontres insolites entre deux artistes aux univers radicalement opposés. Voilà, quelques changements, des nouveautés, mais je ne peux pas vous en dire plus. Surprise !
Quelles sont vos pratiques culturelles ?
Comme tout le monde, je vais au cinéma, j'écoute beaucoup de musique, je m'intéresse aux nouvelles expos et je me rends régulièrement au théâtre. Ayant deux enfants, j'ai une consommation à la fois professionnelle et familiale. D'ailleurs, ce sera sûrement le cas pour Grand Public aussi puisque le nouvel horaire s'y prête.
Avez-vous une dernière anecdote de tournage à nous faire partager ?
J'ai eu la chance et l'honneur de rencontrer Alain Delon lors de nos derniers tournages. Nous avions essayé à maintes reprises de l'interviewer pendant l'année mais ça n'avait jamais pu se faire. Nous étions tous les deux au festival de Cannes en mai dernier, alors j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai écrit une jolie lettre en lui disant que je serais très honorée de le rencontrer. Je pense qu'il a dû être touché puisqu'il m'a immédiatement rappelé, en me disant qu'il aimait beaucoup l'émission et qu'il serait ravi d'y participer. Il a été adorable de nous accorder un petit moment juste avant sa montée des marches. Un souvenir inoubliable !
Propos recueillis par Cléa Giannuzzi, France 2
