Chaque semaine, l’équipe du magazine "Envoyé spécial" nous entraîne dans ses aventures journalistiques, avec de l’investigation, des rencontres inédites, des face-à-face, des focus, du grand reportage, des portraits fouillés…
De grands reportages pour mieux faire comprendre le monde et ce qu’il devient, des "histoires humaines" et des enquêtes pour approfondir ce qui a fait l’actualité.
Et toujours des reportages à l’étranger pour emmener le téléspectateur où il ne peut pas aller.
Les reportages diffusés jeudi 16 janvier 2025 :
Les démons de l'abbé Pierre
Comment l’icône a-t-elle pu masquer si longtemps le prédateur sexuel ? Qui connaissait les démons de l'abbé Pierre ? Pourquoi ses victimes n’ont-elles pas été entendues pendant des décennies et comment la personnalité préférée des Français a-t-elle pu continuer ses agressions malgré de nombreuses alertes ?
Le 17 juillet dernier, les dirigeants d'Emmaüs ont révélé l'impensable. L'abbé Pierre, fondateur du mouvement et décédé en 2007, est accusé par sept femmes de les avoir agressées et harcelées sexuellement. Des premiers témoignages qui libèrent la parole d'autres victimes présumées comme Danielle. Elle s’exprime pour la première fois dans Envoyé spécial. A 73 ans, cette femme qui a consacré sa vie aux autres, confie avoir été agressée par l’abbé en 1972 lors d'une mission humanitaire au Bangladesh. Elle avait 21 ans et lui 60. Avec elle, comme avec d’autres, le fondateur d’Emmaüs aurait joué sur la pitié pour parvenir à ses fins.
Envoyé spécial révèle que l’abbé est aujourd’hui accusé de s’en être pris à des femmes de tous âges mais également à des adolescentes et même à des enfants. Rachel avait 8 ans. Elle livre son témoignage glaçant dans ce reportage. Ils sont aujourd’hui une trentaine à dénoncer les agressions de l’homme d’église. Pendant plusieurs mois, Envoyé spécial a suivi de l’intérieur comment le mouvement Emmaüs recueille ces nouveaux témoignages, rencontre les victimes et tente de poursuivre l’œuvre caritative tout en effaçant le souvenir du fondateur devenu agresseur.
Un reportage d'Adrian Jaouen, Matthieu Parmentier, Simon Fichet et Jérôme Mars.
Les tuyaux qui empoisonnent nos campagnes
C’est une pollution insidieuse et invisible qui contamine l’eau potable de nos campagnes : le chlorure de vinyle monomère (CVM). Un gaz, classé cancérigène certain par le Centre international de recherche sur le cancer. Dans le Gers, une cinquantaine d’habitants vivent sans eau potable depuis plus d’un an, contraints de tout faire avec des bouteilles en plastique. Le problème ? Les canalisations en PVC vieillissantes, posées avant les années 1980, qui rejettent ce gaz toxique en bout de réseau. En France, plus de 140 000 kilomètres de tuyaux pourraient être touchés mais le risque est-il bien estimé ?
Dans la Sarthe, une association citoyenne monte au créneau pour exiger des contrôles renforcés et dénonce le manque de transparence des autorités sanitaires. Dans le Loiret, des habitants attaquent en justice leur syndicat des eaux pour le forcer à réaliser les travaux de remplacement des canalisations. Des chantiers colossaux pour ces structures locales dans un contexte budgétaire tendu. Quels sont les risques et sont-ils pris au sérieux par les autorités sanitaires ? Comment des habitants déjà isolés font-ils pour vivre au quotidien sans eau potable ?
Un reportage de Laura Orosemane, Océane Labalette, Claire Combaluzier et Benoît Sauvage.
Le SAMU des Atolls
Tahiti, Moorea, Bora-Bora : au cœur de l’océan Pacifique, la Polynésie française est un immense désert médical avec ses 118 îles paradisiaques, ses 280 000 habitants et presque autant de touristes chaque année... Sur ce territoire aussi vaste que l’Europe, il n’existe qu’un seul hôpital de référence, celui de Tahiti, pour traiter les pathologies les plus graves. Un avion et un hélicoptère sont à la disposition du SAMU local.
Attaque de requin, insuffisance respiratoire, AVC… Chaque appel devient rapidement un cas de conscience. Faut-il envoyer les secours chercher un patient situé à trois heures de vol ? Ou garder l’avion disponible en cas d’urgence sur un autre atoll ? Certains patients doivent attendre 20 heures avant d’être pris en charge à l’hôpital. Les médecins urgentistes, formés en métropole, découvrent une autre facette de leur métier. Ils sont contraints de hiérarchiser les urgences non seulement en fonction de la gravité des pathologies, mais aussi des moyens aériens dont ils disposent.
Un reportage de Manuel Laigre / Sojourn.