Chaque jour, en France, les petits patrons sont près de 140 à mettre la clé sous la porte. Au premier semestre, 25 000 d’entre eux se sont retrouvés au chômage, soit une hausse de plus de 36% en un an !
Qu’ils soient industriels, artisans ou encore startuppers, les chefs d’entreprises de moins de 20 salariés sont à la peine, notamment à cause de l’inflation, du manque de personnel et des charges toujours plus importantes. Les tribunaux de commerce sont débordés et les liquidations sont prononcées à la pelle. Comment ces patrons font-ils pour tenir le coup ? Qui sont ces hommes et femmes qui se battent au quotidien pour sauver leur entreprise ?
Une Immersion bouleversante dans la vraie vie des petits patrons.
Il y a 13 ans, Laetitia lançait en France, la première gamme de produits cosmétiques “zéro déchet”. Une révolution dans le monde de la cosmétique. Mais aujourd’hui, son entreprise située dans la Drôme est en redressement judiciaire et Laeticia est acculée. Face à un marché devenu ultra concurrentiel et la crise du Covid, les ventes baissent et elle doit se séparer de 60 salariés et son chiffre d’affaires s’effondre : « Je vais me battre jusqu’à la dernière seconde pour sauver mon entreprise. Pas question de rayer de la carte 13 ans de ma vie comme ça ! ». Le tribunal de commerce ne lui a accordé que quelques mois pour trouver un nouvel investisseur capable de redresser la barre, sous peine de mettre la clé sous la porte.
Depuis plusieurs mois, faute de salariés, Romain dort dans son usine qui fabrique des bûches densifiées dans le Morbihan. Pourtant, le patron cherche en permanence à recruter : “Depuis la période du covid, fidéliser des salariés est un vrai parcours du combattant.” Chaque semaine, il fait passer de nouveaux entretiens sans beaucoup de succès. Et ce n’est pas la seule difficulté à laquelle il est confronté en ce moment. Avec une dette d’électricité de 140 000 euros, son fournisseur d’énergie lui a donné une semaine pour régler sa facture... avant de couper le courant de son usine et peut-être tout perdre !
Au départ, rien ne prévoyait qu’Axel et Inès, deux anciens étudiants en école de commerce, en couple dans la vie, finiraient par s’associer pour monter une startup qui allait révolutionner le monde du collant. Alors, sans aucune expérience de l’entreprenariat, les deux tourtereaux investissent 200 000 euros et montent leur petite entreprise à Reims : “Cette entreprise, c’est le pari de notre vie. Il y a tout, le risque personnel de couple, humain et financier”. Mais deux ans plus tard, les patrons sont victimes du succès de leur collant « Made in France ». Les commandes affluent, mais la production ne suit pas. Pour s’en sortir, les deux patrons vont devoir s’industrialiser au plus vite. C’est le début d’une nouvelle aventure semée d’embûches...
A Castelnaudary, Didier aimerait perpétuer encore quelques années sa boulangerie familiale. Et pourtant, en travaillant 20 heures par jour, il n’est pas certain d’y parvenir. En cause, une hausse du prix de l’énergie qui a augmenté de 250 % : "Il y a deux ans, on payait 1 000 euros par mois, aujourd’hui je dois régler 2 500 euros". Une situation devenue intenable pour la trésorerie de ce petit patron qui emploie 3 salariés. Mais ce n’est pas tout... Entre les salaires à régler et le remboursement de prêts Covid, chaque mois, le boulanger doit débourser 8 000 euros pour payer ses charges : « c’est dur, mais je n’ai pas le droit de flancher et puis j’aime énormément mon métier. On nourrit les gens quand même, ce n’est pas banal ! ».
